Est-ce un rêve illuminé, où la conscience qui se camoufle que j'ouïs parfois le soir avant de plonger dans le néant? Si c'est un artifice de moi-même, alors je peux dépasser mes propres limites spirituelles, mais si c'est le rêve qui me noie dans sa volupté, je ne puis qu'avouer sous les flammes rougeoyantes que son doux poison m'a encore éprit de son malaise. Sous les vagues embrasées par un maigre flux de feu, mon esprit revient en moi, comme ressuscitant de sa douce noyade.
Et là, soudain, c'est l'affolement. Suis-je bien là? Est-ce bien moi? Entier? Toutes ces questions qui se posent mais des lèvres immobiles malgré la rétraction des abysses sombres.
Puis le calme revient, effaçant petit à petit le parcours téméraire parmi les eaux profondes. La conscience à son tour me rejoint, feignant de rester, mais elle me trahira encore, soit par elle-même, soit en me laissant vulnérable à l'envoûtement d'un autre...

(ceci n'est pas un "poème" mais de la prose poétique)