-«Â Tu n'étais pas là, toi,
Quand mon sort, confondu
A l'enfer ici-bas,
Se plaisait tant tout nu !
O !, que n'as-tu pas vu !
Tous !, étaient devant moi !...
Mon cœur a disparu,
Devant moi, sous mes doigts… ;
Oui, tous !, tous !, non content,
Tous ces simples d'esprit,
De mes veines à sang !...
Où étais-tu, ami?...
Ah ! J'étais beau, moi !
J'en avais le cœur tendre !...
Comme toujours… Ma foi
Mourrait, était en cendre…
Qu'as-tu ? Tes yeux me scrutent !,
Comme un malin plaisir
A m'entendre tant ! Flûte !
O !, laisse-moi finir !...
Oui, j'étais beau, tout seul !
Au milieu d'une foule
Brûlante, tant sa gueule
Enfantine était saoule !
Elle était ivre d'or,
Croyant s'offrir le ciel…
Elle était belle, encore,
L'œil semblait être miel !
Et puis moi, solitaire,
Vagabond accompli…
OÂ !, morbide atmosphère
Que devenait ma vie !,
Oui ?... Quoi ? Qu'en penses-tu ?
Oui… Il se fait si tard…
Pourquoi m'affirmes-tu
Ce que je ne peux croire ?
J'étais bien vagabond !
J'étais bien solitaire !
Non, renonce à ce ton,
Je soulèverais l'air !
J'étais bien face au mur !
Oui, la foule en délire,
Envers moi était dure !...
Tu me ferais sourire…
La foule était délire !
L'arme au poing, haut levée,
Etait là pour détruire !
O !, ils m'auraient bien tué !
C'était un mur de fer !
Je ne pouvais m'enfuir !
J'avais peur, ô mon frère,
Je m'attendais au pire !
Qu'as-tu ? Que ressens-tu ?
Non !, non !, je t'en assure,
Crois-moi, crois mon vécu !
Je te le jure ! Un mur !
J'avais si peur, si mal,
La douleur en sentence !
Elle me rendait pâle !,
J'en devenais en transe !...
Je pouvais bien crier !
Hélas, rien n'y faisait…
J'étais seul, oui, sans toi…
Non, non !, crois-moi, crois-moi !
Que penses-tu de moi ?
Bien sûr, rien n'y faisait !
Crois-moi, ami, crois-moi !
J'étais tout apeuré !...
Ils criaient tous mon nom,
Et moi, je suffoquais
Tant j'étais tout au fond
De ce puits des rejets !
Je ne voyais le jour,
Tant j'en étais couvert,
De cette horreur, toujours,
J'étais à cœur ouvert !
J'avais le sang coulant
Le long de mon esprit,
Mon pauvre esprit fuyant
Vers les enfers !, ami,
Du tout haut de nos cieux,
On n'y voyait plus rien
Qu'un amas malheureux,
Tous à mon dos, d'humains !…
J'étais devenu tendre !,
Car dans cette débâcle,
Je ne pouvais défendre
Mon âme, mon oracle !
Crois-moi, ils m'appelaient !,
Ils m'appelaient tous ! Hein ?
C'est moi qu'on entendait
Crier au plus lointain !...
Non, non, je t'en supplie !
Crois-moi, ami, crois-moi !
C'est moi, c'était ma vie !... »
-«Â Je ne suis pas fou, moi !
Je sais bien que tu mens !
Quelle est ta volonté
D'être, ainsi, un martyre ?
Crois-tu m'impressionner ? »
Le jeune homme, en retour,
S'en retourna apôtre…
Il partait, sans détour,
Et l'autre, avec un autre…
-«Â Tu n'étais pas là, toi,
Quand mon sort, confondu
A l'enfer ici-bas,
Se plaisait tant tout nu …
Écrit par Tchoulym
Écrire, c'est se découvrir émophile,
Saigner de l'encre à la première écorchure, Perdre ce que l'on est au profit de ce que l'on voit. Catégorie : Divers
Publié le 08/12/2010
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La longueur du texte fait presque peur, mais on est si vite pris ! Et la chute ! Il est si rare de trouver de nos jour une fin de poème qui soit réellement une "chute"... Un vrai poème en somme. Et c'est un grand compliment ! | |
HTZ |