Sur une plaine verdoyante où soufflait le vent,
Nous nous sommes rencontrés un soir d'été.
Je chantonnais une mélodie, tristement
Sans savoir que tu étais à mes côtés.

Mon chant évoquait ma solitude, ma peine,
Ainsi que ces fois où l'on m'a abusée.
Je disais cela tout en restant sereine,
Quand je t'entendis doucement murmurer.

Je fus surprise par la tristesse de ta voix.
Je me retournais pour te regarder.
Tu employais des mots doux comme la soie,
Des mots qui arrivaient à m'apaiser.

Arrivant près de moi, je vis que tu avais pleuré.
J'essuyais tes larmes lentement.
Tu me murmuras que tu étais désolé,
Et tu embrassas ma main, doucement.

Sans prévenir, je t'enlaçais.
A cet instant, tout ne fut que silence;
Joie et confusion mélangées, tu murmurais :
"Je ne crois pas mériter pareille récompense."

Doucement, toi aussi, tu entamas un chant
Désireux de réconforter mon âme abimée.
Ta belle voix montait vers le firmament,
Moi, silencieuse, je t'écoutais, ensorcelée.

Puis, des questions, tu commenças à me poser.
Ma seule réaction fut de détourner le regard.
Je ne voulais ni te blesser, ni t'insulter
Mais je devais partir, il se faisait tard.

Je revins le lendemain, à midi :
Tu te trouvais allonger au même endroit.
Tu me dis que tu étais resté là toute la nuit,
Effrayée, je vis que tu tremblais de froid.

Tu essayas de me parler...
Cela te coutait beaucoup d'efforts.
Pour tous les autres, tu voulais t'excuser.
Toi, le seul qui ne m'ait fait aucun tort.

En me regardant dans les yeux, tu souris.
Tu juras de toujours rester mon ami,
Que tu resterais à mes côtés.

Lentement, tu fermas les yeux et t'endormis.
Je m'allongeais alors avec mon premier ami
Et utilisais mon corps pour le réchauffer.