Azur. Des mots azurés scintillent sur la plaine aride.
Un mirage ?
Peut-être…
Mais un mirage qui me donne la force,
De marcher à travers la tempête et le sable terne, décoloré.

Azur. Des mots azurés scintillent sur la plaine aride.
Te souviens-tu d'un temps où chaque grain de sable éblouissait mes yeux innocents ?
Ou chaque grain de sable avait l'éclat d'un diamant ?
Et la plaine ondulait comme une mer d'étoiles.
Te souviens-tu ?
Etrange , comme aucun souvenir ne jaillit, alors que ce spectacle envahit mon esprit.
Un paradis perdu. Un enfer retrouvé.

Azur. Des mots azurés scintillent sur la plaine aride.
Mirage ?Souvenir ?
La lumière s'est éteinte.
Ou peut-être les diamants, effrayés, se sont allés loin dans le ciel.
Tu lèves le regard.
Tu les observes toi aussi et pries leur clarté de t'éblouir plus fort.
Tu cherches un passé oublié.

Se sont-ils envolés ces beaux diamants ?
Les avons nous effrayés ?
Ou sont-ils juste des astres prétentieux souhaitant se faire désirer du haut de leur coin de ciel ?
Mirage ?Souvenir ?

Peut-être ne se sont-ils jamais envolés…
Peut-être continuent-ils de briller et sommes nous à présent trop vieux, trop loin, pour apercevoir leurs faces étincelantes.
Nos yeux sont ternis. Nous errons, aveugles, à travers la plaine aride,
Et le chant des mots azurés effleure nos oreilles sans jamais y pénétrer.
Leur odeur azurée chatouille nos narines pour être emportée par le vent.
Et là-bas, dans le pays de l'azur, des yeux, des oreilles, des bouches encore innocentes se délectent de ce chant étincelant, savoureux_si beau qu'il semble irréel.

Azur. Des mots azurés scintillent sur la plaine aride.
Lorsque mes yeux se fermeront pour de bon.
Lorsque je serais aveugle et sourde, je sais, qu'une dernière fois,
Je verrais cette belle lumière,
Et que ce chant du monde bercera mon esprit en signe d'adieu.
Rejoindrai-je le pays d'Azur ?

Le miroir sera brisé.
J'aperçois déjà les diamants sur la plaine aride.
Et leurs pâles reflets dans le ciel azuré.