A qui sont ces longs membres de marbre
A la blancheur plus pure que la mort?
Sont-ce vraimment mes bras, ces cadavres?
Les tunnels de feu où mon sang bat si fort?
Où sont les couleurs de la vie?
Qui me les a ravi?
Mon existence est-elle véritable
Où suis-je un simple masque effaçable?
Je erre dans la nuit, presque morte.
Seule, la noirceur impénétrable me réconforte.
Ici, les ombres qui dansent sur mes veines,
Font naître, des fleuves et des plaines.
Aveugle, sur un obstacle je butte,
Et je ne puis éviter la chute.
Un liquide froid me fait ouvrir les yeux
Pour voir mes mains tachées de bleu.
Émerveillée je contemple ce miracle.
Autour de moi d'autres couleurs en flaques
Sont éparpillées. Je vais vers elles
Et me transforme en arc-en-ciel.
L'euphorie me gagne, tant d'éclats!
Tant de nuances s'étalent ça et là!
Je tourbillonne telle une flamme,
Libérant de ses chaînes, mon âme.
Mais cette folie a tôt fait d'appeler la tragédie,
Le déluge s'abat sur mon être.
Mon corps ruisselle d'un torrent de vie
Emporté au loin par la pluie.
Les couleurs gisent à mes pieds
Et je les regardent lentement s'effacer.
Purgée de mon délice
Je glisse et m'enlise.
Une caresse de lumière me lève le front.
L'astre lunaire resplendit dans sa grâce incolore.
Sa beauté d'argent, domine les vallées d'arbres morts.
Plus dur et plus forte, que le roc de tous les monts.
Je demeure dans sa clarté,
Mais bientôt, le matin vient la chasser.
Pourtant son image ne m'a pas quitté,
gravé au plus profond de la torpeur
De mon coeur, j'avance sans peur.
Écrit par Rydia
La cohérence est le dernier refuge de ceux qui n'ont pas d'imagination.
Oscar Wilde Catégorie : Triste
Publié le 17/01/2011
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Triste à découvrir... | Poèmes de Rydia au hasard |
Annonces Google |
C'est beau, pas joli, beau, j'insiste sur le terme. Ce poème est une mort, une résurrection, une véritable sublimation de l'être. C'est triste, mais on sent que quelque chose demeure et résiste. |
|
Orpheus |
Une belle écriture manifestement ! D'angoisse,on retient son souffle pour enfin respirer de soulagement quand au petit matin, la résurrection est là ! Mais une grande tristesse baigne ce cœur. amicalement Louann |
|
louann |