Dans ma ville on connaît bien la pluie
On sait la reconnaître, on a appris à vivre avec
De la diluvienne passagère qui laisse l'espoir d'une éclaircie
À la pluie fine d'un ciel opaque qui ne vous laissera jamais au sec
J'entends souvent parler de ces Bretons et de leur crachin
Incessant du matin au soir et du soir au matin
Mais croyez moi ou non le crachin Normand
Vaut également son pesant larmoyant
La pluie n'a plus de secret pour qui est né ici
J'ai même des amis qui la préfère à un temps lumineux
Il m'est arrivé à moi aussi de la réclamer dans ma folie
Quand le soleil d'été inonde le ciel d'une averse de feu
Mais en ce funeste mois de Septembre
Un nouveau genre de pluie apparût dans un ciel amoché
L'anxiété montait dans ma ville aux cents clochers
Soudain repeints d'une suie de grises cendres
Face aux mille et une substances dans l'air mélangées
Et face à la non connaissance de leurs effets ainsi créés
Les habitants furent face à cet honteux accident
En voilant leur face d'un terrifiant masque blanc
Le Gros Horloge se vit abandonné par ses habituels visiteurs
Et le long de la Seine on ne vit plus aucun joggeur
C'est dans les pires moments que l'on ose crier son amour
Et même si je la critique souvent, Rouen sera ma ville pour toujours
À mes amis restés là-bas j'envoie toutes mes pensées
Et à ce petit Arsène découvrant le monde sous ce nuage épais
Je leur souhaite bien du courage pour continuer à apprécier
La pluie normande émanant d'une atmosphère violée
Écrit par Quai 21
Le vrai talent n'est il pas de bien cacher le fait qu'on en soit dépourvu ?
Catégorie : Environnement
Publié le 28/11/2019
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Joli poème sensible... Merci Quai d'avoir écrit sur la triste pollution de l'époque. On ne s'attend pas à cette chute et elle est très forte... | |
Ombellune |
Magnifique chant de déploration, dont la lecture pas à pas m'a surpris vivement : j'ai passé de la pluie au Grand Horloge qui m'annonçait Rouen, et alors vous finissez en citant la catastrophe ! Tout le poème est magistral, tant la désolation de révèle petit à petit, glaçant le lecteur ! Rouen, ville industrielle blessée dans sa vie, vous lui rendez un triste hommage, douloureux et méritoire. J'aime Rouen, visitée autrefois, et je classe votre poème en mes favoris pour sa qualité. | |
jacou |
J'ai apprécié ce poème qui m'a emportée dans son sillage jusqu'à cette suie de grises cendres. Espérons que cet accident soit le premier et le dernier et que votre belle ville de Rouen conserve toute sa beauté. | |
roserose |
Merci Ombellune , Rose et Jacou pour votre bienveillance ! Et merci Jacou pour l'honneur que vous faites à ce poème de compter parmis vos favoris ! |
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Quai 21 |