Mon grand-père mon Pépé, c'est l'journal au matin
C'est des mots décroisés, c'est des mots tout petit
Comme pour n'pas déranger, ne pas faire trop de bruit
Les lunettes sur le nez, le crayon dans la main

Mon grand-père mon Pépé, c'est l'jardin potager
Les p'tits pois écossés, haricots éboutés
C'est les blettes redoutées par ses petits enfants
Les salades racontées pour qu'on mange en riant

Mon grand-père mon Pépé, c'est Telgruc, c'est l'été
C'est la mer face à nous, c'est la sieste en plein air
C'est un far aux pruneaux, c'est un coup d'Muscadet
Un blockhaus, un voyou, un cigare de grand-père

Mon grand-père mon Pépé, à la mer en premier
Nous voyions devant nous une silhouette bleutée
La couleur d'un maillot qu'on n'rattrapait jamais
Nous entrions dans l'eau, Pépé en ressortait

Mon grand-père mon Pépé, barbecue sous la pluie
Rien n'pourra l'empêcher de nourrir sa famille
Épicure sans la cure, d'appétit arrondi
Son ventre comme une armure, c'n'est que d'l'air ! c'est promis

Mon grand-père mon Pépé, c'est aussi ma Mémé
Ils partagent leur passion et celle de la Bretagne
Dans sa poche comme toujours son couteau préféré
Pour étaler d'amour le pain de sa compagne

Mon grand-père mon Pépé, le poing sur les idées
Communiste au grand C, humaniste prononcé
Cheminot retraité mais toujours engagé
Sur les rails de la lutte, du combat non-armé

Mon grand-père mon Pépé, c'est la main dans la terre
C'est le coeur solidaire, c'est le coeur en bannière
Qui jamais ne faiblit à se battre pour autrui
Sa famille, ses amis, c'est sa lutte, c'est sa vie