Existe-t-il pire destin que le mien
Sur cette Terre qui ne m'offre nul festin ?
Je l'admets : je n'ai ni soif, ni faim,
Mais écoutez mon histoire jusqu'à la fin.
Il se peut même que vous me croyiez menteur
Tant ce passé donne du baume au cœur,
Et, je vous le dis, vous seriez un beau moqueur
Si le récit que voici jamais ne vous effleure.
Dans une boîte sombre, tout seul, je couve.
Pour me laisser prendre l'air, de temps en temps, elle s'ouvre.
Mais cette piètre liberté est bien trop courte,
Car, très rapidement, je retrouve mes poutres.
Et à peine ai-je le temps de chantonner
Que l'heure de rentrer a déjà sonné.
Chacune de mes vingt-quatre sorties sont pareilles :
A aucun moment, je ne peux bailler aux corneilles.
C'est bien triste, mais c'est la loi de mon monde.
Plus le temps passe plus mes sorties sont longues,
Plus j'ai le temps de regarder la ronde
De mes semblables ailés, tandis que la nuit tombe.
Que j'aimerai être comme la mésange azure,
Qui, dans son petit nid, en œuf pond son poids !
Ou comme le pic-vert qui, d'un geste sûr,
Jusqu'à quinze coups par seconde frappe le bois !
Quand j'aperçois des personnes de haut vol,
Qui font le pied de grue comme cherchant leur rôle,
Je leur fais signe, qu'ils soient en l'air ou au sol,
Mais ils font l'autruche ; et comme le canard en son col,
Je deviens vert de rage, et mon aspect désole :
A travers leurs yeux, je ne vois qu'un vulgaire rossignol.
Et plus tard, ils m'apparaissent, tels des corbeaux,
Ne se montrant point, me donnent des noms d'oiseaux.
Car mon état, selon ces maudits busards
Ne casse pas trois pattes à un canard.
Un jour, l'un deux voulu me délivrer,
Un merle rare qui n'était pas une poule mouillée.
Mais la bataille à laquelle il s'est livré
N'aura finalement servi qu'à le souiller.
Ce n'était pas un aigle mais une espèce bien sotte,
Une espèce apparentée aux têtes de linotte.
Aujourd'hui, je me sens comme un canard boiteux :
Inutile, insignifiant, plutôt oiseux.
Aujourd'hui, je suis un ancien, un vieillard,
Depuis longtemps, inutilement, ma vie se consume.
Jamais je ne lirais ni ne prendrait de canard
Car j'en suis un dans la mélodie du monde à plumes.
A l'instar d'un jeu de l'oie aux dés pipés,
Le monde dans lequel je vis est sans pitié.
Assurément, il profite de mes faiblesses
Pour, à la case départ, me ramener sans cesse.
Et je me suis résigné à attendre gentiment,
Car je serai libéré quand les poules auront des dents.
Maintenant, vous connaissez mes raisons,
Et le temps passe, même s'il est long.
Dans 5 secondes, j'exhiberai mon bec de hibou ;
Dans 4 secondes, je montrerai mes yeux sans trous ;
Dans 3 secondes, je dévoilerai mes pattes en roues ;
Dans 2 secondes, j'exposerai mes ailes en caoutchouc ;
Dans 1 seconde, je révèlerai mon corps de clous ;
Il est deux heures. Coucou ! Coucou !
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Plus je le lis, et plus je le trouve lourd et long. Mais c'était mon tout premier alors je le poste ! | |
Poetix |
Bein merci mais je cherche encore si c'était un compliment ou... autre chose... Du mal a me suivre, dommage, j'aime bien moi. |
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Poetix |
C'est vrai que j'ai pas mal cherché toutes ces expressions. C'est parfois un peu confus mais je souhaitais raccourcir, car c'était vraiment long au début !! Du coup, c'est vrai que tout s'enfile, et se complique. | |
Poetix |
tout le long du texte je cherchais le coucou et le voilà à la fin parfait!! | |
MARIE L. |
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