Lu dans le journal
Dans les pages banales
Entre 2 colonnes en sardine
Une lettre pas anodine :
"Moi, Eve S. 13 ans,
Fille de couvent
Sage, sans histoire
Vous souhaite le bonsoir.
Dans ces pages, on m'a cachée
Mais demain, j'aurai migré.
Sur la façage dorée
De ce grand bout de papier.
Lasse de les entendre m'injurier,
Lasse, de vos promesses de m'aider
Lasse, d'être mentalement torturée
Lasse, d'être abandonnée.
Même le journal, mon histoire
N'a pas fait les manchettes du soir
Mais demain ça va changer
Je vais me sacrifier.
Pour qu'on entende la voix.
Des intimidées, comme moi.
Qu'on cache dans le noir
Ou le fond d'un tiroir.
Que les mots qui torturent
Plus jamais, on n'endure
Il est temps de réveiller
Le monde à notre réalité.
Je ferai demain la une
Une bombe, sans rancune.
Je n'en peux plus.
Pour moi, plus d'issue."
Et je referme le journal
J'oublie l'annonce peu banale.
Je vais manger, puis me coucher.
Tout est vite oublié.
Et quand l'aube se lève,
Avec l'arrivée du journal,
En première, la belle Eve,
Dans la tête, une balle.
Pour toutes les "Eve", "Marie", "Justine", "Charles", "Olivier" qui vivent la même chose.
Écrit par Plume de plomb
"Un mot, une phrase, une lettre... À la poste."
Catégorie : Triste
Publié le 02/10/2013
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Pas banal ce poème. Un frisson m'a parcouru tant il est fort. Merci | |
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