L'âme du toueur
Au bord du grand canal, il git, blessé à mort,
Abandonné des hommes, poursuivi par le sort,
Son âme vagabondait, s'était prise à rêver,
Il se voyait déjà érigé en musée,
Racontant en son sein toute une vie de labeur,
Enseignant à chacun le dur travail des toueurs.
Remorquer les convois, les barges en file indienne,
Toute une vie d'esclave à tirer sur sa chaine.
Le cliquetis constant des maillons sur le treuil,
Evoquait un fantôme, portant Dieu sait quel deuil.
Cet étrange navire affublé de deux proues,
Sorti droit de l'esprit de quelque ingénieur fou,
Tous fanaux allumés, pénétrait sous la voûte,
A force de vapeur, machines en avant toute.
Il tirait, il tirait, sans jamais se lasser,
Entraînant derrière lui les bateaux surchargés.
Des premières lueurs jusqu'à la fin du jour,
Il œuvrait sans faillir, travailleur au long court.
Aujourd'hui inutile, le voici délaissé,
Englué dans la boue, vieille épave rouillée.
De ses appels à l'aide, nul ne veut se soucier,
Qui viendra sauver l'âme du toueur abandonné ?
Philippe
Écrit par Phil
"Dieu Fasse que si mon âme n'ait pas su la séduire,Mon coeur pour sa part, se prépare à mourir..."
Catégorie : Triste
Publié le 07/05/2007
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toujours aussi beau et agréable à lire Phil...bel écrit, très touchant | |
MAZBRI |
il est magnifique ce poème, j'ai bien aimé le lire... bravo | |
plustout |