Comme une vision perdue dans un brouillard
De mélancolie sourde et de peine muette,
Comme la lumière d'un phare noyée dans la tempête
De la triste folie de ses noirceurs secrètes,
Il la voit.

Frêle, douce et immobile, salvatrice illusion
Soulageant pour un temps son âme solitaire.
Et son rire et ses yeux scintillants d'innocence
Semblaient nimber son corps d'un halo virginal.
Il hésite.

Son cœur se fend et saigne, car se sachant impur
Il ne peut que se perdre dans l'excès et les ombres.
Ô comme elle pourrait lui faire aimer la vie,
Et rafraîchir ce cœur que les larmes ont brûlé !
Il s'avance.

Comme il voudrait alors effleurer d'un baiser
Ce sourire que dessine l'incarnât de ses lèvres...
Il peut déjà sentir en lui cette chaleur,
Comme une douce étreinte, comme un rêve amoureux...
Il s'enfuit.