Il n'y a que le silence
Et la lumière du vent,
Là ma prière s'élance
Sous l'azur incandescent.
Mon pas de pierre et de sable
Connaîtra-t-il le repos ?
Ce désert infranchissable
Paraît traversé d'échos
Irréels, fantomatiques ...
J'ai laissé derrière moi
Jusqu'à l'encens des cantiques,
C'est avec ma seule foi,
Pauvre flamme et frêle tente,
Que j'écoute au fond des nuits
Sourdre l'ombre de l'attente
Qui déjà se tient au puits.
La solitude s'étire
Dans le tremblement des jours,
Dégagée de tout empire,
Dépouillée de ses atours.
Hélas ! Mon âme est captive
Des mirages, mais je sais
Qu'il est une source vive
Et qu'en son éclat je vais
Trouver la seule richesse
Qui puisse combler un coeur :
Une éternelle tendresse,
Une céleste douceur.
Mon souffle est de soif ultime,
Et dans le creux du rocher
Je suis ombre et suis abîme,
Je n'ai pas où me cacher ...
Alors s'écoule, immobile,
Ton toucher d'éternité,
Et mon être entier, fragile,
A ce nectar a goûté :
Fulgurance insaisissable,
Murmure à peine esquissé
De ton Nom, seul ineffable,
Où mon nom est prononcé.
Que ma prière s'élance
Sous l'azur incandescent
Où la lumière est silence,
Et jusqu'aux confins du vent ...
* * * * * * * * * * * *
Note : Ce poème fait suite à "Te conduire au désert".
Il constitue le second volet du "Triptyque du Grand Carême",
et s'inspire de trois textes tirés des Evangiles :
Evangile selon Saint Matthieu - Chapitre 4 - Versets 1 à 11
Evangile selon Saint Luc - Chapitre 4 - Versets 1 à 13 :
Les tentations du Christ au désert
Evangile selon Saint Jean - Chapitre 4 - Versets 5 à 42 :
La rencontre du Christ avec la Samaritaine
Écrit par Ombrefeuille
De la corolle du silence
Le parfum de l'âme s'élance. (Ombrefeuille ... tout simplement ...) Catégorie : Spiritualité
Publié le 11/03/2020
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Toute la beauté d'une foi pure et sincère illumine ce poème. Je suis très touchée par ces mots généreux, qui trouvent dans l'ombre, l'oubli de soi et le recueillement une prière absolument diamantine. Les trésors les plus chers sont nichés au fond du coeur... Merci Ombrefeuille de ce poème du carême si émouvant, ta plume trempée dans l'encre de l'être, l'essence même... C'est un don... d'écriture. Je t'embrasse :-) |
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Ombellune |
sublime fascinant secret...une oraison spirituelle une incandescence des mots...un moment de grâce de l'éle vation de l'âme et du coeur merci Ombrefeuille de ce moment d'eternité votre plume est magique!!...amitiés:) | |
romantique |
"Une prière ... diamantine" ! Merci, Ombellune douce, je suis touchée par tes mots qui sont de poésie pure et d'un élan cristallin du coeur :) Mille mercis, Sylvain, pour ce partage amical et spirituel à la fois, glissé là discrètement, tout à votre image de délicatesse et de dialogue, pendant que je répondais au comm d'Ombellune. Merci d'avoir saisi le sens de ce poème à la fois spécifiquement chrétien et voulu comme un chant de l'universel, chaque lecteur pouvant le laisser résonner en lui selon ce qu'il porte (ou non) de foi et/ou de spiritualité. |
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Ombrefeuille |
Superbe poésie toute en fragilité et en receuillement, un regard sur soi à envelopper dans le pli douillet d'une prière | |
fee-de-ble |
Bonsoir, Beauté à lire comme une Prière, un Chant d'Ame, doucereux Nectar .. Que la Grâce t'enveloppe encore pour nous apporter d'autres Merveilles ! Lys-clea |
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Lys-Clea |
J'aime beaucoup l'universalité de cette prière car elle emporte fort par la sérénité qu'elle fait traverser , au coeur des lieux et des âmes belles qui les habitent... Merci pour toute cette richesse spurituelle Ombrefeuille ! |
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Yuba |
C'est comme le récit d'un anachorète aux déserts antiques d'Égypte et de Syrie, qui dirait son illumination perpétuelle, renouvelée de privations presque impossibles, que vous écrivez l'un des plus beaux poèmes qu'il m'ait donné de lire, qui s'élève haut hors du réel plat foulé, ce qui un devoir de poète aussi bien ! Nous décoller du monde quotidien pour entrouvrir la fenêtre spirituelle fait tant de bien que je mets en favori votre poème, chère Ombrefeuille, affamé que je suis de spiritualité dans ce monde qui devient fou d'anxiété ! | |
jacou |
Il y a, dans ton poème, toute la force d'une quête spirituelle pour se défaire des mirages, des apparences, pour revenir à l'essentiel de l'âme, la paix profonde du coeur sans laquelle aucune sérénité ne peut prendre durablement place dans la vie. Au-delà du cheminement chrétien, dans lequel la traversée du désert tient effectivement une grande place et a une signification profonde, c'est la sagesse transcendantale de toute recherche spirituelle que tu touches du doigt par tes mots, ma chère Ombrefeuille. Puisse le cheminement intérieur du Carême te mener à la Joie et la Lumière de Pâques, surtout en ces temps si anxiogènes. |
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Matriochka |
Mille mercis à vous, Fée-de-Blé, Lys-Cléa, Yuba, Jacou et Matriochka, pour vos partages riches de vos diversités. Et mille pardons pour ma réponse tardive, dans laquelle le coronavirus n'a aucune part, rassurez-vous :) Le désert m'a toujours fascinée, par sa beauté naturelle et par le sens qu'il porte. Les premiers anachorètes vivaient au désert de Thébaïde dans un dépouillement complet, le "père" d'entre eux étant le grand Saint Antoine, en qui se reconnaissent tous les moines des siècles passés et en cours, qu'ils soient orthodoxes ou catholiques. Il y a de l'universalité dans le désert, l'homme étant ramené à la vérité de sa condition de créature, d'âme en quête de Dieu. Le désert engendre l'humilité, un mot qui pour moi quasiment synonyme de "réalisme", car il est impossible de "faire le malin" en un tel lieu, impossible de compter sur soi seul. Le désert est un lieu d'attente, de l'attente de ce qui ne peut venir que d'en-Haut. |
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Ombrefeuille |
Lu à haute voix non comme une prière mais comme un hymne. .. Merveilleux .... Bonne journée ombrefeuille :) |
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MARIE L. |
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