L'aurore n'a pas eu le temps de s'arrêter
Et de rêver un peu au bord de la fenêtre,
Le soleil dans un ciel sans reflets va paraître,
Monter, plein de superbe, et, tout de feu, régner.
Le seuil attend midi, l'heure où dans le jardin
Sans un souffle s'assied la lumière immobile,
Sans un soupir s'éteint l'herbe jadis gracile,
Où la poussière éclot quand se meurt le chemin.
L'air brûlant s'alanguit aux ruisseaux assoiffés,
L'ombre s'est retirée dans le puissant silence
De la forêt profonde ; et sous l'azur immense,
Les talus sont couchés près des champs desséchés.
Le vol des bourdons lourds vrombit avec lenteur,
Tout se tait au-dehors dans l'haleine éblouie
De la terre, et se tait la maison assoupie
Qui serre entre ses murs un reste de fraîcheur.
Voici que le lointain enfle, gronde et répand
Des lueurs déchirées qui griffent les nuées
Où pèsent sombrement les pluies longtemps gardées
Et libérées soudain dans l'instant fulgurant …
* * * * * * * * * * * *
Note : Après "L'aile du printemps",
ce poème est le deuxième volet du cycle
"Les Quatre Saisons",
dont l'écriture fut accompagnée par
l'écoute de l'oeuvre d'Antonio Vivaldi
Écrit par Ombrefeuille
De la corolle du silence
Le parfum de l'âme s'élance. (Ombrefeuille ... tout simplement ...) Catégorie : Nature
Publié le 26/07/2020
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Très beau, très chaud je dirais même, sourire. Je l'écoute pour ma part sur une musique relaxante indienne, on reçoit la pluie dans ce pays lointain comme une bénédiction quand c'est la caniculaire période estivale, enfin je m'éloigne... Ce poème est une évocation presque magique, tant sa beauté est délicate et assurément proche d'une poésie quotidienne, que ton coeur tendre et réceptif a su capter. Merci, je trouve ces vers aussi magnifiques que ceux de Victor Hugo, bravo Ombrefeuille |
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creature |
C'est ça, exactement ça, en tout point, quand la chaleur estivale s'installe et que le vent cesse complètement de souffler sur notre bien-aimée Vallée du Rhône. Tu as su rendre magnifiquement cette atmosphère pesante et étouffante dans la maîtrise de la poésie qui est la tienne. Au point que même les bourdons en souffrent ;-) :-D Pour finir par cet orage qui apporte, enfin, cet air de fraîcheur tant attendu, comme une libération. Le pire que j'ai vécu ici, depuis que j'y suis établie, ce sont les canicules de 2019, avec un soir où la température était encore supérieure à 30° à 23h, et le jour où nous avons atteint les 42°... ... Finalement, il ne fait pas si chaud que ça, cette année! Merci beaucoup à toi de m'avoir donné cette impression, ça va m'aider à supporter le reste de l'été (en espérant qu'août ne nous réserve pas une mauvaise surprise de son cru!) |
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Matriochka |
sublime incandescent étouffant cette écriture agile recrée l'ambiance torride avant l'orage!en favori:)prends soin de toi ...bon courage mes vives amitiés:) | |
romantique |
Tres beau poème qui décrit bien ce qui est familier pour moi. Les heures immobiles de la chaleur de l'été y sont bien décrites et d'une si belle façon. Merci | |
philomène |
Oui; je confirme c'est très bien écrit et très beau. La pesanteur presque palpable de ces journées est bien rendue jusqu'à l'arrivée de l'orage qui "griffe la nuit" que j'adore. C'est parfait, bravo ! | |
eliosir |
Magnifique ! Ode à l'immobilité pesante de la saison ... La lecture est une belle manière de visiter les émotions lorsque les expressions traversent ainsi les lieux par une de scription époustouflante et fidèle aux charmes de la lente métamorphose... Merci et bravo Ombrefeuille pour l'évasion des sens ! |
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Yuba |
J'imagine combien le morceau vous inspire en écrivant, car votre poème qui est si harmonieux à lire, en s'imprégnant de ses volutes aériennes d'opération baroque où l'escalade du ciel se dessine de notes musicales étonnantes, donne de la poésie un visage posé, dans l'accalmie du jour chaud où il se présente il est une source de fraîcheur reliée à l'époque des hautes compositions dont l'âme humaine a le secret,: il proustie créer l'opéra comme la cathédrale de son proustienne d'une œuvre, et votre poème accompagne brillamment l'effort pour nous relever d'être blâmé pour nos défauts d'humanité, qui sont grands quand se voient guerres et morts inutiles entre nous. Merci pour ce beau poème que je mets en lieu sûr dans mes favoris ! | |
jacou |
Mille mercis à tous et à chacun pour vos lectures attentives et pour vos mots qui entrent avec sagacité dans la musicalité que j'ai voulu donner à mon texte, cette musicalité proche de Ravel ou Debussy, si pénétrée de lenteur et d'un suave engourdissement. Les références à Victor Hugo, au baroque et à Marcel Proust me touchent particulièrement, tout comme l'évocation de la musique indienne et ces effleurements des terres brûlantes que sont la Tunisie, la Maroc ... et même la Vallée du Rhône les jours d'été où le vent du nord nous plante là pour filer sur la Côte :) |
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Ombrefeuille |
Bonjour Ombrefeuille , J'ai juste Envie de me laisser bercer, Encore et Encore .. Poésie dans sa Splendeur .. Donne envie d'être Nu des Tracas, de Voyager lentement sur cette Grâce .. En Favori .. Bel Eté Immobile à Toi et qu'en naissent d'autres petits Eclats aussi merveilleux ! Amitié, Lys.. |
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Lys-Clea |
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