Qu'on me donne l'hiver et la neige éblouie,
Le givre sur la vitre et le souffle figé
Du chemin solitaire où le pas deviné
S'en va sous le ciel bas, sur la plaine infinie …
Qu'on me donne l'hiver,
La fontaine endormie
Où le lointain se perd
Et la neige éblouie !
Qu'on me donne l'automne et les longs soirs de pluie,
Le vent sur la colline et l'écho des forêts
Plein de feuilles tombées, d'ombres et de secrets,
Plein de mousse, de brume et de lumière enfuie …
Quand les soirs sont si longs
Et que la pluie fredonne
Au galbe des vallons,
Qu'on me donne l'automne !
Qu'on me donne au printemps l'éclat de la rosée,
La prairie qui s'éveille au clair parfum des fleurs,
Le vol libre et puissant des oiseaux voyageurs
Et la fraîcheur limpide où l'aurore est posée …
Qu'on me donne au printemps
La brise caressée,
Les pétales naissants,
L'éclat de la rosée
Alors je danserai quand l'été formidable
Se lèvera parmi le silence des cours,
Et je ne craindrai ni la brûlure des jours
Ni l'immobile azur qui monte, inexorable …
Alors je saluerai
Le soleil implacable,
Alors je danserai
Sous l'été formidable !
* * * * * * * * * * * *
Note : Je publie ce poème à dessin aujourd'hui,
journée internationale de l'environnement,
afin de souligner la réalité des dérèglements climatiques.
Il me fut inspiré voici quelques années par l'absence chronique
d'hivers chez nous, alors que je me rappelle ceux de mon enfance,
où la neige s'invitait régulièrement et où le givre dessinait
sur les vitres des kaléidoscopes irréels.
Écrit par Ombrefeuille
De la corolle du silence
Le parfum de l'âme s'élance. (Ombrefeuille ... tout simplement ...) Catégorie : Environnement
Publié le 05/06/2020
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sublime sensible magnifique ces hivers ces automnes ces printemps ces étés qui prennent vie avec justesse sous ta plume alerte...une nostalgie indicible j'ai beaucoup aimé...en favori...merci Ombrefeuille prends soin de toi mes plus vives amitiés!:) | |
romantique |
Bonsoir Ombrefeuille, Et qu'Elle est touchante et belle cette Supplique ! Un Souffle qui se pose au Creux de l'Oreille .. Merci de ce Partage de Saisons ! Lys.. |
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Lys-Clea |
Merveilleuse supplique! Qui donne envie de chanter fort les souvenirs ,si cela pourrait faire revenir les couleurs des saisons connues il n'y a pas si longtemps, pourtant ... Les vibrations des vers sont dans toutes les évocations ... Merci et bravo Ombrefeuille pour les émotions qui accompagnent du début à la fin... Un favori ! |
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Yuba |
on le chanterait bien sur l'air de qu'on me donne | |
marinette |
Je crois que, nous n'en avons pas fini avec ces changements climatiques et que l'explication est très complexe. L'homme n'est pas prêt à concéder ses acquis pour améliorer le sort de la planète et la situation que tu exposes va perdurer. Tu auras lancer une alerte, espérons que les lecteurs te suivront. | |
TANGO |
Que chaque saison retrouve son espace et ses moyens d'expressions tel qu'évoqués dans votre poème, nous permettant dès lors de savourer l'été comme il se doit. | |
Weedja |
Merci à tous et à chacun pour vos partages qui disent très justement combien les dérèglements climatiques nous préoccupent. Puissions-nous tous, chacun à sa mesure (car à l'impossible nul n'est tenu) trouver les gestes à poser pour tenter d'inverser le mouvement. Cependant, sans des politiques globales, reposant sur les entreprises, la recherche, les instances nationales et internationales, l'Europe par exemple, nos efforts ne seront que gouttes d'eau privées d'océan. La solution n'est ni dans l'écologie idéologique ni dans l'effondrisme, elle se trouve dans la conversion totale de notre économie et dans des investissements ambitieux dans le génie industriel, pour lequel l'heure est venue de se réinventer. |
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Ombrefeuille |
Un chant des saisons qui nous donne à goûter toute la beauté et les sensations que chacune a à nous offrir... a eu et aurait encore, si le réchauffement climatique n'était pas venu bouleverser le rythme patiemment établi par Dame Nature! L'alternance des strophes aux vers longs et de celles aux vers courts donne toute sa force, son intensité à ton propos, qui résonne comme un cri, celui de la nature malmenée par la faute de l'être humain. On peut aussi y voir l'alternance des saisons, qui manque tant à la biodiversité actuellement. Une réussite poétique, dans le fond comme dans la forme, pour laquelle je te remercie, car ce poème m'a également rappelée la grande beauté de automnes et hivers (à une époque où ces saisons étaient encore marquées) dans le Jura de mon enfance. |
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Matriochka |
Merci à toi, Matriochka, pour cette communion des mots et de la pensée au rythme des saisons qui, voici peu encore, étaient une symphonie aux quatre mouvements d'une richesse toujours nouvelle. L'homme a tout à réapprendre de son rapport à la nature, aux autres hommes, à lui-même, et c'est peut-être là une des clefs d'un sursaut encore possible car urgent ... |
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Ombrefeuille |
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