Des couloirs sans fin où s'accumulent
Les rêves et les âmes tristes
Le bruit discret d'une pendule
Et quelques traits artistes.

Une enveloppe pleine de joie d'antan
Et le glissement des draps
Une crique où s'échoue le temps
Où s'écartent des bras.

De vieux meubles qui lustrent l'air
Et des statuettes en idoles
De longues robes qui s'étiolent
Et des fioles d'éther.

Des rêves inconscients dans l'urne
Et des photos défraîchies
Où posent des oiseaux diurnes
Et des cousines avachies.

Des salons désuets où plane l'odeur
D'un vague souvenir d'amour
Un miroir où l'on se fait peur
De minuit au petit jour.

Un tableau qui suinte l'idyllique
Scène d'un paradis perdu
Odeurs d'encre sur des revues
Et de vieux bois biblique.

De grands salons clairs et obscurs
Où sèchent des larmes salées
Des fleurs sèches contre les murs
Ce sont des mausolées.

Une demeure où le temps s'échappe
Mais persiste sur les faces
Des statues qui sur des nappes
Emplissent l'espace...

OR