Je sens la douce chaleur de ta main
Effleurer mes doigts transis sous les arches,
Les arches qui tourmentent mon coeur carmin
Et mes pieds qui s'écorchent sur les marches !

Tes lèvres qui viennent investir les vallées,
De mon âme encore douloureuse et meurtrie,
Le monde menace de se rompre, ô ma patrie
Que d'heures et de jours se sont écoulés !

Je sens ton parfum dans le soir silencieux,
Tes oiseaux qui viennent me bercer ici-bas,
C'est pour moi un moment d'amertume précieux,
Le sens même de mon incommensurable combat !

Je sentirais la froideur de ton ombre à nue,
Le souffle glacial de tes épreuves mortes,
Si je t'oubliais à jamais dans l'inconnu,
Si je t'abandonnais sur le pas de ma porte !

Mais je t'aime et rien ne saurait maudire,
Ces vents alizés qui soupirent dans les cieux
Profonds et enveloppants comme un empire,
Où nous serions deux anges fous, audacieux !

Je sens la douce chaleur de tes pensées
Sur ma poitrine où bat un coeur d'enfant,
Effrayé mais courageux comme un Thésée,
Qui saisit la roche et alors, la fend !

C'est ainsi que je retrouve le courage
De t'aimer comme de m'aimer sans fardeau,
Je serai heureux dans ton glorieux sillage
C'est aimer qui érige l'être en héros !

Je te perçois dans le crépuscule d'ambre,
Le cosmos est quelquefois ta campagne,
Au-delà des murs de ma si triste chambre
Se trouve ton merveilleux pays de cocagne !

Dans ces soirs de doutes où rien ne revient,
Tu es là prête à m'arracher à ce domaine
Où je me sens si morose et terne pour un rien,
Et tu me dis alors :"Viens ! Je t'emmène !

MV