Mes pas résonnent sous les arches massives
Et je me sais accompagné
Par ces âmes qui dansent sur les coursives
Ces murmures imprégnés.

Avec ma lampe et mes langoureuses extases
Je tente de les illuminer
Elles m'étourdissent alors de leurs phrases
Aux héros en train de fulminer !

Des masques tombent des tribunes si vides
Et moi je me souviens d'eux
Ces murmures me rappellent les êtres avides
Ces êtres à l'oeil monstrueux !

Arles, ô citée jadis aussi étincelante !
Tu gardes tes secrets noircis
Auprès de tes ombres qui alors hantent
L'âme des visiteurs assis.

Au sein de cet indicible carnaval romain
Je donne quelques versets
Je reviendrai salir le revers de mes mains
Sous ces sombres traversées.

Le vent balaye la poussière de l'arène
Et moi je repense à Cicéron
Qui venait tatouer sur la joue de la reine
La rosée d'une antique raison.

Je ne suis qu'un visiteur aux pas si pressés
De rejoindre l'avenir prometteur
Mais je flâne dans les ruelles renversées
Loin des antiques moiteurs !

Arles, ô citée jadis dans la tourmente !
Je vois tes fresques et tes os
Des oeuvres latines qui jamais ne mentent
Dans le bruit des grandes eaux !

Et des dieux figés qui dévorent la pierre
M'accompagnent sans un bruit
De l'amphore je bois le vin comme la bière
Je déguste la saveur du fruit.

Je repars en laissant le dernier empereur
Celui qui vécu le sombre déclin
La fusion des peuples qui aimèrent la peur
Et qui niaient ces lendemains !

Quelle merveilleuse journée sous les arches
Auprès des rêves que j'ai cru
Morts à jamais devant l'ignorance en marche
Et mon bonheur en fut accru !

C'est l'histoire qui parle des empires morts
Qui vivent encore au centre
De nos phrases dans le flot des doux remords
Qui font vibrer le chantre.

Des danses et des combats, des fauves nus
Des lignes écrites sur terre
Pour atteindre la civilisation inconnue
Parfois il faut savoir se taire.

Mais je redoute de cette hydre le retour
Des jeux cruels et des paris
Des conquêtes et des immenses tours
Sous l'arc qui submergea Paris !

L'amour et la joie d'une ère pour demain
Voilà ce qu'est l'histoire
Pour moi qui ne voit plus ces jeux romains
Il faut savoir y croire !

Partout des peuples acclament et vivent
L'espoir d'un beau lendemain
Dans cette faible compassion ils suivent
La parade d'un havre romain.

Plus de légions dans nos songes malheureux
Que des amours aussi limpides
Autant d'esprits dans les travers chanceux
Finis les courses intrépides !

C'est là dans les pensées de Marc Aurèle
Que se niche la belle saison
L'arène qui ne doit plus être une maison
Pour la horde cruelle...

Mais, il est tard et je dois la regagner
Ma vie que j'aime ainsi
Ce sont des rêves qui vont m'enseigner
Comment l'écrire ici.

Marcelin Valcoeur 13/10/2015

Écrit par Alphaesia
"Le rêve est une folie passagère, et la folie est un rêve qui n'en finit pas !" Arthur Schopenhauer
Catégorie : Amitié
Publié le 17/10/2015
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
À méditer pour vous en ce jeudi.
11/04 04:09Sarahg
"La folie est un don de Dieu". Jim Fergus

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