S'il te plaît, bannis-toi, triste idiome de mon
Vocabulaire qui s'épand modiquement
Sur un espace étroit d'argotiques élans
De mots inoffensifs et tellement absconds.
Va-t'en intempestive eurythmie discordante
Qui sème la tempête après un vent d'orage
Grondant dans les Larousse en un cuisant présage
Qui noircis leur glossaire en une pluie latente.
Tu arroses mon cœur d'un crachin à vomir
En imbibant mon sang de ton encre encrassé
Et verse dans mes ouïe ton cor désaccordé
En un glas prévenant qu'un malheur va venir.
T'écouter m'insupporte, je me sens poignarder
Dans un orbe brûlant que je ne peux éteindre
Au sein d'une spirale où je ne peux que geindre
Enserrer dans l'étau de tes griffes armées.
Je t'en prie, oublie-moi, laisse-moi dans mon monde
Au sein de mon cocon de penser insouciantes
Où je peux m'évader de ce feu d'épouvante
En des flashs absentant mon âme vagabonde.
Mon esprit se disperse en rêves éternels
S'égarant dans l'abime infini de la prose
Poétique afin de voyager sur la rose
D'une orgie d'émotion, amoureuse, sous cette aile.
Tu es ma délivrance, mon étoile nuptiale
Où je peux composer dans tes bras protecteurs
Sous tes chants rassurants, mes quatrains voltigeurs
Par ma lyre, dans le seing, de mes émois navals.
Sous ma plume, un axel, en un vol sensitif
Dans les cieux, se dessine, en un sensible arpège
Précis et calculé où dans ce blanc solfège
Je ressource ma mine en versets curatifs.
Mes rimes apposées par mes perles chrétiennes
Purifiés par mon Dieu sous la danse des anges
Sans harmonie aucune au vue de mon étrange
Dialecte, parvient à être, une purge païenne.
Mon père a beau m'aider sous ses rais colombins
Ce silence qui est ma pépite inspirante
N'a plus sa lumineuse ondée incandescente
Avec toi, au milieux, qui souille mes quatrains.
Je ne peux, en nul cas, avoir confiance en toi
Tu n'es qu'un vil esprit qui mute mon lexique
En des thermes grossiers huant la rhétorique
Pour que ma poésie vire en versets narquois.
Alors n'apparais plus, éloigne-toi de moi
J'ai besoin d'être seule afin de composer
Mes sonnets espérant qu'un rayon éclairé
Renaisse des débris de ton venin sournois.
Plus jamais je ne fus un oiseau lyre arquant
Ces vers pour esquisser une beauté morose
Mais un Phoenix en proie à la métempsychose
Funeste de mon corps pour nuire à mes accents.
C'est pourquoi j'ai besoin de toi ma mélodie
Dorée, afin de ne, devenir un pantin
Qui perd son humanisme en ce joug puritain
Pour terminer son deuil sous l'art de l'hallali.
Oiseau Lyre.
Écrit par Oiseau Lyre
"On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" (Antoine de Saint Exupéry/Le Petit Prince)
Catégorie : Triste
Publié le 06/04/2020
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Un telle dextérité dans l'expression poétique m'impressionne Oiseau-Lyre, et ce n'est pas nouveau ! J'ai toujours apprécié vos poèmes, que je trouve aussi puissants qu'esthétiques... Même si ce poème est plus sombre, il demeure d'une beauté teintée d'une certaine harmonie. | |
Alphaesia |
Je partage l'avis d'Olivier Rachet ci-dessus, le lyrisme s'accorde à vous et j'en suis quotidiennement impressionné, par des liens légers et étroits qui vous font écrire comme portée par l'ample période et le rythme, le souffle, le lexique qui sont vôtres. Félicitations, même si en effet ici vous vous débattez avec une conscience autre de la poésie,la vulgaire conception abaissée de son usage quotidien en tant que vade-mecum. Je suis sensible à vos écrits, que j'apprécie énormément. Vous êtes "toute la lyre", pour reprendre un titre poétique ! | |
jacou |
Ah comme c'est beau .... Étalez donc vos ailes lyre et laissez vous emporter par la bise poétique ..c'est magnifique. ..:) |
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MARIE L. |
Merci énormément. A vous dire vrai, je ne sais plus quoi dire face à une telle envergure de compliments, tous plus aussi prolifiques, touchants, et perlés d'un ressenti à l'aisance et la beauté du dialecte, les uns que les autres. J'apprécie ces délectables cadeaux, très sincèrement. Vos verves me vont droit au coeur, et le fait de me dire que le lyrisme colle à ce point, ne peut qu'encore plus me toucher, le monde émotionnel étant une de mes principales ressources poétiques. J'avouerai que j'aime aussi inclure un peu de sombres, surtout lorsque je parle de moi et de ma vie, afin de pouvoir "me soigner", trouvant une certaine complaisance dans la souffrance, et me permettant, effectivement, d'extraire et de me débattre, telle une arme, face à tous les obstacles qui ont côtoyés mon chemin. Merci d'y trouver une beauté malgré tout, il existe une beauté dans chaque chose, d'après mes pensées, il faut juste essayer de l'extraire en regardant la chose sous un autre angle, et je suis contente d'avoir ce types de compliments, malgré l'ombrage de mes dires, vu que la beauté est une notion subjective. Merci à tous ! |
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Oiseau Lyre |