Mon infâme présence
Je croupirais dans un cercueil cousu de chêne
Sous cette ambiance sombre et dénuée de tendresse
Où un oiseau me tend la plus somptueuse étrenne
Sa plume pour narrer mes dernières caresses.
Je serais nourriture, une obscure charogne
Pour nourrir les corbeaux qui sous leur vol loueront
Un requiem sinistre en scandant sans vergogne
Que mon heure est venue de partir pour de bon.
Alors j'aurai voulu offrir une prière
Avant d'être enterrée sous cette cosse noire
En vous disant pardon d'avoir détruit votre ère
Vous qui m'avez souvent exprimé vos déboires.
Ca y est, je débarrasse, enfin votre plancher
Plus jamais vous n'aurez à entendre parler
De mon cœur despotique et si désemparé
Qui maladroitement ne cherchait qu'à aimer.
Désolée du chaos que j'ai pu vous dépeindre
Mais ne soyez inquiet dans les bras de ce sage
Végétal centenaire où je n'ai plus qu'à geindre
Je m'en vais calmement sous ce sinistre adage.
Mes émotions se noient sous cette brume blanche
Qui étiole ma vue et tend à effacer
Le monde que je quitte où j'ai eu de la chance
De rencontrer des gens qui furent mes alliés.
C'est dur, mais je m'envole, sous le signe incongru
Du vibrant hallali, timbre d'un vil augure
Au sein d'un Purgatoire ayant pour seule issu
L'Enfer qui deviendra mon terminal futur.
Voici l'ultime voie que j'empreinte sereine
Ma dernière demeure où mon hôte m'attend
Sous le chant de ses fils s'appétant de mes peines
Pour que je me transforme en l'âme de Satan.
Ne soyez pas minés, car voilà, je ne peux
Plus rester sur la Terre, et préfère partir
N'ayant pas le courage en ce saphir aqueux
De rester dans ce monde où s'usent les sourires.
Je préfère brûler et être immuniser
Du feu en ne voyant, la Lune, ni le Soleil
Sous le néfaste chant du bal des corvidés
M'aspergeant, sous leur bec, d'une douche vermeille.
Mes proches, désolée, mais tout à une fin
Me voilà devenue une carcasse impure
Qui servira de proie à vos meutes de chiens
Où, sur Terre, mon seul seing, mourra sous leurs morsures.
Oiseau Lyre.
Écrit par Oiseau Lyre
"On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" (Antoine de Saint Exupéry/Le Petit Prince)
Catégorie : Triste
Publié le 24/03/2020
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Bien triste votre poésie ..c'est cette atmosphère de mort qui rôde .. Pouff.. Il paraît qu'il existe des cercueils en carton dessinés de marguerites J'espère qu'il ne sont pas hors de prix moi j'en veux un comme cela Mais La vie me semble Une pétale de rose qui flotte en tombant Un brin d'herbe qu'emporte le printemps Un rai de lumière volée par le ciel Un cri qui fini Extrait de Joăo De Deus La vie Merci de cette lecture :) |
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MARIE L. |