Je volerai au loin, un soir de pleine lune
En vous disant adieu sous un battement d'aile
Et j'y déposerai sous cette fumée brune
Une plume marquant ma dernière étincelle
Sur ce courant floral aux parfums d'arsenics.

Je volerai au loin et lors de mon départ
Mon appendice blanc s'illustrera en Bic
Afin de composer un languissant scénar
Qui offrira sans mal un miroir à mon âme
D'avoir toujours échoué dans ce couffin bleuté.

Je volerai au loin pour que mon bec proclame
Que ma terre d'accueil ne veut plus d'entités
D'aviaires opalins à la vision morose
Qui souhaitaient seulement atténuer la misère
Dans ce brouillard de perte ou les soupirs explosent.

Je volerai au loin dans un autre univers
Sans me soucier du temps ni des dires moqueurs
En ne recherchant qu'à poursuivre mes chimères
Et ma philosophie édictée par mon cœur
Afin d'y apaiser cette ère emplie de guerre.

Je volerai au loin, essayez de comprendre
Je vous quitte avec peine, pourtant j'étais si bien
En votre compagnie mais c'est à si méprendre
Jamais vous ne m'avez démontré votre lien
D'une attache sincère épris de sentiments.

Je volerai au loin tout en restant fidèle
À vous mes protégés sans aucun châtiment
Désirant simplement éclore la parcelle
De rayon émanant au centre de vos corps
Noyer sous vos esprits égarés dans ce trouble.

Je volerai au loin y découvrir la mort
Mais non sans continuer à soutenir vos doubles
Pour que l'ange surpasse et devienne vos guides
Le démon qui depuis trop de temps vous enivre
Pour y former un bain d'un rougeoiement livide.

Je volerai au loin afin que je me livre
À cette Séléné qui attend que j'appose
Mon empreinte pour être écrémée de sa flamme
En faisant le serment que le but de ma prose
Sera uniquement de veiller sur vos âmes.

Alors je m'éteignis suite à cette promesse
Afin de devenir un élan de lumière
Qui n'attend qu'une chose : octroyer sa tendresse
À ce monde ternis où l'amour s'incinère
Sous les feux de l'Enfer qui la fait disparaître.

C'est alors que je sens un phénomène inouï
Un effluve doré s'associe à mon être
Sous un rai atypique, si doux et si poli
Provenant d'une pluie d'étoiles satinées
M'octroyant des embruns d'un orémus salin.

Sous une chaude étreinte il soutint en allié
Ma course vespérale en un amour certain
Afin que mon projet ait la chance de naître
En partie sur ce globe embué de son cancer
Où la nature n'est plus apte à se repaître.

Je volerai plus fort sous cet orbe stellaire
Qui mêle son faisceau tout contre ma blancheur
En un câlin princier pour m'offrir sa puissance
Sous un baiser sincère et vraiment aguicheur
Pour, à la sphère, léguer son ancienne prestance.

Je m'envolerai toujours, encore plus loin... Merci...

Oiseau Lyre.