Sous le hululement d'un rapace nocturne
Ma prose s'envola en suivant le courant
Astrale des lueurs d'un crachin azurant
Mes quatrains étoilés en ces eaux taciturnes.

Ils se parent d'un drap en crissant doucement
Sur les raz de marrés en voguant avec grâce
En ces aurores bleues où s'associent, loquaces
Les chants de cette actrice au timbre conciliant.

Elle admire mes vers en y versant ses plumes
Pour que riment au mieux mon ondée pateline
Sous son cadre blanchi en posant ses salines
Berçant mes rêveries de ses pennes posthumes.

Elle est mère de mes déluges translucides
Où brillent mes élans dans ces rus planétaires
Sous ses pennes noircies par ses embruns polaires
Pour sublimer mon art de son poudrin livide.

Mes strophiques flocons sous ces neiges marines
Ondoient sous le vol de cette alpiniste chouette
Qui sous son encrier verse sur mes lorgnettes
La fraîcheur de sa source où ploie ses origines.

Cet écrin éthéré d'un songe maritime
Ruissèle constamment dans ce frimas chrétien
Par cet ange aérien où son esprit païen
Parsème mon phrasé de sa beauté intime.

Les calligrammes ne sont pas à ma portée
Mais si mes torrents sont teintés de météores
C'est parce que Vénus a constellé mon corps
D'une comète ailée sous sa torche éclairée.

Je ne peux t'esquisser harmonique chimère
Je n'ai pas ce talent de croquer tes Soleils
Ces lucioles dorées qui sur mon âme veille
En un savant totem du haut de ta rivière.

Évoquer ta splendeur créature divine
D'un point de vu physique est une offre impossible
Alors j'ose espérer pouvoir rendre visible
Ta splendeur, d'un hommage, sous ma plume câline.

Reine de pureté continue de briller
Envoûtant mes iris sous ton inspiration
Où mon Père y a mis toute sa dévotion
Pour te créer ma belle en ta sainte clarté.

Voilà pourquoi l'espace est mon second logis
Car en t'imaginant tu ornes mes poèmes
De ce Spleen liquoreux des notes que tu sèmes
Pour une partition lustrant mes mélodies.

Je tenais à te peindre en cette poésie
Par ton cœur évoquant mon amour sélénite
Où sortie de son ventre, tu as pu, implicite
Être racine de mes maintes prosodies.

Éclaire-moi encore, oisillon vespéral
Sous ton âtre lunaire en ce manteau nuptial
Pour m'honorer de ton souffle à l'air clérical
Où, sans cesse, ma vue brille, sous ta blancheur féale.

Oiseau Lyre.