Dans un cocktail jusdorangé
Que je sirote à une table
Je casse ma gueule de con minable
En buvant du rhum arrangé

À 55 degrés dans l'ombre
Je peux voyager dans les mers
Vers le pays des trois rivières
Le verre glacé où je sombre

Et ma bouteille s'évapore
Tandis que mon bateau se livre
À une forme de non-vivre
Qui donne le mal du transport

Je crois qu'un problème technique
Dérive le navire au large
Tandis que l'océan décharge
Les forces de la Martinique

Des lames de fond assassines
Renversent d'un coup leur esclave
Le liquide arrose l'épave
Comme un verre plein qu'on incline

Je ne sais plus trop qui je suis
Encore moins ce que je dois être
Mon existence s'éteint peut-être
Entre hier et aujourd'hui

Bien souvent après la tempête
Entre les flots et les embruns
J'ai une odeur de rot marin
Qui me donne un mal à la tête