J'ai toujours en mon front quelque rime et des sons deux ou trois vers
Qui ne riment à rien comme un langage aveugle une évidence
Incertaine et des mots qu'on aurait placés là sans aucun sens
Invisible échappée comme des grains d'étoile entre le verre
Et jamais je n'ai su d'où venait la douleur dans ton regard
Cette ombre au fond de l'eau malgré les rayons d'or et de lumière
Qui persiste et m'attire un peu comme un marin solide et fier
Quand il se perd en mer J'y plonge et je m'enfonce et je m'égare
Je porte en moi l'écho infini d'une larme ou d'un soupir
Une larme qui tombe évadée d'une joue sans crier gare
Comme s'éloigne un jour dans la fumée le train du grand départ
Et l'on voit s'effiler sur la vitre embuée nos souvenirs
Mais d'où vient donc cette amertume Aurai-je un jour une réponse
Au long silence de ma vie Qu'est-ce qui me pousse à écrire
Est-il étonnant qu'à vingt ans l'on cherche ce qui nous inspire
Et que songer soit si pénible au fond qu'un jour l'on y renonce
J'ai dans mon cœur comme une pierre immuable et lourde et si froide
Il me semble dans le miroir reconnaitre un œil qui se fronce
Usé par les nuits sans rêve et la joue abimée par les ronces
Du temps qui passe et les lèvres amincies et la nuque roide
Et je m'identifie si bien à ce reflet qui est le mien
J'arbore une fausse apparence en une authentique façade
Un trompe-l'œil une impression qui me sauve de la noyade
Est-on véritablement soi moi-même au fond je n'en sais rien
J'emprunte aux passants dans la rue les expressions les sentiments
Le regard encore inondé d'un vieux soldat qui se souvient
La mélodie qu'ici jouaient cinq ou six jeunes musiciens
Et dans un coin d'herbe et de jour les doigts noués de deux amants
Alors en moi résonne un cri en moi s'élève un seul poème
Il n'y a pas en moi de nous il n'y a personne que j'aime
Écrit par Naliwe Lewan
"Ces fantômes de chants l'aurore les nettoie
Et la main du soleil revenu les disperse Quand le grand jour m'en a lavé de son averse Ce que j'en puis savoir c'est qu'ils parlaient de toi" Catégorie : Triste
Publié le 24/11/2019
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Un poème exutoire comme je les affectionne ... Bravo Naliwe pour le partage de ses mots apportant une délivrance ! |
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Yuba |
Magnifique chant. Et désolé, superbement. Je n'avais pas lu aussi émouvant sur deux amants contrariés depuis la prose si belle de Gustave Roud. Bravo, ces vers là vont dans mes favoris ! | |
jacou |
Questionnement qui clôt en beauté ces vers qui vous/nous rongent. Chacun peut s'y reconnaître alors que le sujet est si intime... C'est la force de votre écriture. Merci... | |
Ombellune |
gardez-le bien au chaud, quand vous le relirez il aura pour vous d'autres sens | |
marinette |
Coucou Il me vient en te lisant une chanson du poète Portugais Ary Dos Santos Une chanson sur le temps ... ""Le temps met à l'intérieur cette douleur Et à l'extérieur passe ..passe .. Est ce maintenant,maintenant pour être un homme fort..."" Je l'écoute tout le temps car être amie avec le temps c'est chouette .... |
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MARIE L. |
c'est tellement riche et dru qu'il est difficile d'en parler apparence et réalité |
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marinette |
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