Ton visage est empreint d'une grande détresse
Et ton regard s'éloigne au fond des souvenirs
Si la douleur t'étreint comme une larme qui laisse
Si froide et silencieuse un si profond sillon le long d'une joue pâle
Si ton cœur ne bat plus que pour se souvenir
D'un moment d'un endroit immuable espérance
Alors il faut partir Quitter tout ce qui te retient encore

Vois-tu au loin venir les jours sombres d'hier
Les remous du passé comme un nuage gris
Vois-tu venir la peur d'hier dans l'horizon tapie
Vois-tu venir l'orage et la tempête
Qui se sont déchainés et s'abattront encore
Sur nos vies Tout ce qui nous a brisés perdus
Le doute et le mensonge ont fait trembler nos cœurs

Est-ce à cela que tu songes alors que tes yeux brillent
Comme les esquisses du jour abimé par le temps
D'une photographie usée en noir et blanc
Laisse-moi relever ce menton qui s'affaisse

Partirons-nous ensemble un jour où rien ne va
Laisserons-nous derrière un peu d'espoir salé
Un peu de nous quelques mots qui raisonneront
Encore comme un rire au fond qu'on sait sans joie
Partirons-nous ensemble avant que tout s'effondre

Saurai-je un jour d'où vient cette mélancolie
Qui me happe et m'emmène au loin si loin là-bas
Traverser les pays aux prairies délavées
Saurai-je un jour enfin la raison qui me pousse encore
A écrire sans fin des histoires sans point
Tant de fois j'ai crié sans savoir après quoi
Tant de fois j'ai pleuré des récits oubliés
Sans savoir j'ai conçu des vies et des visages
Sans connaître j'ai su des noms et des années
Sans avoir rien vécu j'ai parlé du passé

Saurai-je un jour à qui adresser mes silences
Et tous mes vers perdus

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