Je vivais dans l'hiver, la neige ensanglantée
Des perles de mon cœur transpercé de regrets,
De souvenirs moqueurs imprégnant ton reflet
Sur mes rimes, mes vers, mes mots inachevés.

Tu subissais le fer d'une union tailladée,
Partagée entre l'heure du biberon de lait
Et celle du facteur, patiemment tu rêvais
Au goût bien moins amer d'un amour envolé.

Mes larmes s'écoulaient de ma plume d'argent
En gouttes miroitant un futur de nuits blanches
D'un songe où tu saurais briller au firmament.

Je ne sais toujours pas ce que tu vois en moi,
Un ami, un amant, une main, une branche,
Mais non je ne suis pas aussi fort que tu crois.

*

Aujourd'hui j'ai couvert d'un drap immaculé
Tous mes cris de douleur couchés sur les tercets
D'un poème aux saveurs de ces fruits aigrelets
Qui donnent au dessert le goût de la nausée.

Toi tu vis le revers d'un mariage échoué,
Accrochée au bonheur auquel tu aimerais
Qu'il soit le rédempteur du passage imparfait
De maris sans couleurs, fades et non aimés.

Est-ce que je saurais t'aimer vraiment autant ?
Tu m'aimes tellement, d'une passion si franche
Que tout ce que j'étais me consume en dedans.

Je ne sais toujours pas ce que je vois en toi,
Ce que tu aimes tant, ce que tu épanches,
Mais non je ne suis pas aussi fort que tu crois.

*

Pour toi Axelle
Mon amour de toujours.