Tu as très souvent entendu ces derniers temps
Quelqu'un que tu connais depuis plusieurs années
A tout vent, à tout va, chaque jour conjuguer
Amitié pour la vie mais toujours au présent.

Jamais tu n'as su et ne sauras pourtant
Si vraiment sur lui un jour tu pourrais compter,
Si dans son cœur tel sentiment pouvait briller
Ou bien alors s'il s'emportait verbalement.

Tant de choses tous les deux vous avez vécu,
Autant de chemin côte à côte parcouru
Pour étonnement pourtant si peu vous connaître.

Amitié est un mot qui pourtant sonne bien
Mais aucun de nous deux ni ses parents peut-être
Ne savons en ce jour s'il résonne pour rien.

*

Je pourrais moi-même employer ce joli mot
Mais je me suffirai à te parler de toi,
De ces mois écoulés, ces instants plein de joie,
Ces journées de travail douces comme un repos.

Je me souviens encore du chant des oiseaux
Que nous écoutions longuement certaines fois,
Sans parler, sans bouger, allongés bras en croix,
Profitant du soleil pour nous dorer la peau.

Dans les hautes herbes, à l'abri des regards,
Jamais en avance mais jamais en retard
Car maîtres de nous et maîtres de nos instants.

De discussions sérieuses en crises de rire,
De jeux de mots cochons en jeux de mots savants,
Jamais non jamais tu n'as perdu ton sourire.

*

Je garderai toujours au fond de ma mémoire
Etre arrivé au matin le cœur douloureux,
Incapable de rire, incapable de mieux,
Perdu dans la tristesse d'une vieille histoire.

Tu es restée là à m'écouter jusqu'au soir
Raconter tout bas mes souvenirs malheureux,
Te dire ma nostalgie d'une vie à deux,
Et un mot, un sourire, me rendait espoir.

Mieux que le soleil tu sais réchauffer le cœur
Tout au long de l'année d'une intense chaleur
Comme un feu continu, un brasier éternel.

Te connaître est pour moi le plus beau des cadeaux,
Te retrouver chaque jour un autre Noël
Et ton rire le chuchotement d'un ruisseau.

*

Et si je n'ai pas pleuré ce matin d'été
Lorsqu'on m'appris soudain la triste nouvelle
S'enfonçant dans mon cœur en blessure cruelle,
C'est que trop de larmes j'avais déjà versées.

Les yeux dans les poches et les poches trouées,
Perdu dans les limbes d'une nuit irréelle,
Pouvais-je comprendre cette attaque mortelle ?
Pouvais-je accepter que nous soyons séparés ?

Et j'aurais voulu pouvoir leur crier ma haine,
Et j'aurais voulu pouvoir exprimer ma peine
Mais c'est pourtant toi qui t'effondras de douleur.

Car c'est de tes yeux que s'écoulait mon chagrin,
Cesse de pleurer je t'en prie petite fleur,
Rien ne nous séparera jamais assez loin.

*

Poème dédié à Danielle