Je suis seule,
Je marche,
Je suis fatiguée de marcher.

J'ai toujours voulu m'arrêter, me résoudre à cette quête que l'on m'avais donné,
Dès mon premier souffle.
Et pourtant je marche encore,
Je ne ressens plus,
J'ai essayé mais en vain.

Je suis de ceux qu'on appellent les inhumains, les sans âmes.
Autrefois je voyais ces personnes comme des êtres insensés, qui ne profitent pas des bienfaits de la vie.
Mais maintenant je sais,
Je les comprends.
Nous sommes ceux que l'on oublies, ceux pour qui la douleur physique ou morale ne se fait sentir.
Nous sommes des coquilles vides, nous n'apportons rien à ce monde.
Nous avons échoué dans cette quête, qui au début paraissait si facile.

La douleur des années passées nous a rongé,
De ce fait, nous avons perdu toute humanité,
Nous déambulons tel des spectres,

Incapable de penser,
Incapable d'éprouver,
Incapable de vivre ou mourir.

Je suis seule et je marche.
Je ne sais où je vais,
Ou qui je suis.
Je sais juste que je dois marcher pour ne pas être punie.