Je suis d'un pays qui n'existe pas, que courtise une lune versatile mais où même quand il pleut, quand il vente on se sent bien, où il fait bon vivre et non survivre. Un pays pourpre, un pays d'or, qu'on le nomme Utopia ou Guatémala, Utopie ou Arménie. Qu'importe le nom, qu'importe le climat !
Je suis d'un pays vassal d'un soleil unique, où vivent des hommes en bonne intelligence, sans arrogance, où règne la tempérance. Pas de violence. Jamais d'offense, que de la clémence. Plus de démence !
Je suis d'un pays toujours nourri d'une cosmique substance amniotique, d'où tous les maux sont bannis où les mots tyrannie, barbarie sont honnis. Un pays vaste et unique où depuis longtemps le mot « frontière » est oublié, inconnu, disparu de tous les dictionnaires. Un pays sans même une langue vernaculaire.
Je suis d'un pays à l'âme trempée dans l'airain de Vulcain mais dans lequel je ne suis pas seul. Un pays défriché déjà par tant de bonnes gens, des hommes, des femmes et surtout des enfants. Un pays sans combat ni tralala, sans débat ni falbala.
Je suis d'un pays qu'irriguent mille veines nourricières, un pays de vie sans vaines envies, sans cris. Un pays où le corps libre s'épanouit aux rythmes des intimes vibrations du vaste monde, où l'un compte autant que le tout sur une terre toujours aussi ronde de plus en plus bleutée, plus jamais violentée.
Je suis de ce pays prodigieux frémissant sous le souffle de Pan et tous ses elfes. Pays des Genevoix, des Giono, des Romain Rolland, des déserteurs d'hier et d'aujourd'hui, des doux rêveurs comme ils disent, ces autres qui ne savent pas et ne veulent pas connaître, ces autres sans égard, sans regard.
Je suis de ce pays qu'ont séduit dieux et génies, de mon pays, de celui de tous les hommes sans chapelle, sans querelle et sans haine, de mon pays qui est le vôtre et le leur : appartenance planétaire.
Je suis de ce pays rêvé dans lequel une seule langue est parlée, pensée, écrite et jamais traduite et pour cause… chacun comprend l'autre, sourit et salue, réfléchit et partage. Le progrès y est humanitaire.
Je suis de ce pays où il suffit de regarder le ciel, notre ciel, enveloppe d'éther impalpable pour comprendre qu'il est unique, pour tous, certes plus irisé ici où là mais de l'écharpe de Vénus qui s'y promène librement chacun comprend le langage universel.
Je suis de ce pays d'audaces infinies, d'intelligences admirables, de découvertes phénoménales, ce pays si riche, si beau dans sa nature même, ses entrailles de lumière, ses promesses et ses largesses.
Je suis et je le sais d'un pays qui n'existe pas mais de chaque seconde du jour comme de la nuit je fais une fête et je leur souris à tous ces autres que je rencontre et pour eux tous, je vois bien que je suis le simplet de la ville, le fou qu'on tolère, qu'on rabroue souvent, qu'on écoute parfois pour passer le temps et pourtant s'ils savaient.
Écrit par Moi80
Aimer la vie à en devenir fou est une super façon d'être heureux!
Catégorie : Amitié
Publié le 23/01/2014
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L'utopie il n'y a que cela de vrai. au-delà de cette considération pseudo philosophique, votre prose me séduitbelle journée dans ce pays extatique. | |
Abdel |
Merci, cela me touche. | |
Moi80 |