L'artiste, peintre ou sculpteur dans son atelier - solitude grande, souffrance et bonheur intenses, tourments en déferlantes, vagues florissantes - fait jaillir le sens, vibrer la matière, hurle et geint. Ne trahit jamais sa main !

Pauvre, souvent, il mange parfois quand s'invite la faim dans l'ivresse création ! Soif de beauté ! La bonne bouffe pas son truc ! Les restos des stars connaît pas. Pas le sou ! La fortune le boude mais elle joue pour lui la musique des rêves d'amour et de partage. En lui, en sa main il a foi !

Peu lui chaut la belle voiture, la montre dernier cri, la critique vendue aux médias, les médisances des nantis, des compromis, des mystérieux pouvoirs occultes d'un orient pétrolifère parvenu.

Des programmes de la télé, il rit et souvent il en vomit ! Cet abêtissement organisé, programmé de la cité il connaît. Socrate et Platon furent ses amis. Il sait. Depuis longtemps il a compris. Lui qui a suivi l'école de la République, celles des Jaurès, des vrais amis des citoyens ignorant même la notion de mépris.

Son geste est beau ! Il est beau ! La lumière de son regard est son éternel joyau. Sa plus belle parure ? Son sourire quand sa main obéit, quand son silence crie et envahit l'espace qu'avec vous il partage en ami.

Sa souffrance extrême et indomptable est celle de l'outrage quand une crotte se trouve promue œuvre d'art parce qu'elle est bien emballée par la virtuosité du verbeux qui en douce se moque des crétins qui l'honorent. Ceux-là le fric ne jamais ignorent ! Consommer plutôt que créer !

Solitude grande du véritable artiste toujours en quête d'infini !