De grâce, la glace éprise

Les cheveux immaculés,
enchevêtrés sur barbelés,
de glace sont restés...
Tout à côté,
les fleurs de l'hiver font tapis éclairé
sur la toile neige, innocente et glacée...

Le panorama est à la brume...
Il découvre, d'un simple réglage de focal,
le plus précis des détails
détachées de la matière blanche,
là tous proches, au pied des yeux ; et,
dès que l'on relève la tête,
l'on s'enivre à nouveau de se fondre
dans la maculée conception
du Zénith à l'horizon,
à la vitesse grand V
dans un zoom inversé
qui nous rend presque invisible...

Aussi blanc que le possible de la neige,
faisant parti du grand Tout,
pendant la mise au jour de la nuit bipolaire ;
l'Homme retrouve candidement,
sa Nature, pleine et entière...

Et, dans l'indivisible grandeur qui le tient en sa main,
il retrouve avec la modestie de l'enfance,
l'envie de roucouler sous les flocons d'Abondance,
comme d'autres hurlent sous la Lune grivoise ;
maudire de ses voeux les vocero du Coq qui dégoisent,
descendu d'un tas de fumier,
humer l'herbe immaculée
qui fera office d'Oracle avant que d'être son Pain quotidien :
Pour mieux se désacraliser de l'Être,
accepter le Néant ;
avant que de ne disparaître,
au long cours du Chant de la Vie...
Celui-là, qui même de son dernier Hiver,
prépare le Printemps du poète
et d'alibi, sert
toutes les romances à perpètes,
de nos chers Cheribibi...

A.D - janvier 2017