Regard égaré sur la courbe insolente des nuages
Semblant voguer au delà de ma cage
La douceur moelleuse du matelas m'aspire
La douce chaleur des draps que je respire
L'appel tentateur de Morphée résonne dans mon crane
Supplantant les devoirs qui déchire mon âme

Depuis Deux heures déjà sur mes copies
Levée à l'aube, travaillant sans répit
Je tente de rester concentrée: révisions, révisions, révisions
Mot traître, indécent, subtil, vicieux, poison...
Et je lis ces mots, qui a force ne signifient plus rien
Mon esprit s'envole, rêveuse, je ne vois plus bien

Je cligne des yeux,ainsi je m'étais rendormi
Non! il faut que cela cesse
Faire sortir de mon esprit
La mollesse de cette folle paresse
Je sens la flamme de mon orgueil palpitant
Se rallumer et chasser de mes yeux ce charme envoûtant
Oui c'est ça, continue. Use du pouvoir de ce péché infernal
Brusquement je me redresse, écumant d'un maléfique râle
Hors de question que je perde contre qui que ce soit
La rage et la folie du défi sont en moi

Dehors, il fait si beau, tu ne trouves pas
J'irais bien voir les oiseaux, danser avec eux
En haut d'un arbre centenaire, leur confier mes pas
Trouver, loin du français, un foyer chaleureux
Mais je dois redescendre sur terre,
Reprendre mes cahiers farceurs
Mes copies, mes classeurs
Et jeter un sort pacifique
A cet attirail maléfique

Le soleil est haut à présent, je le sens qui ruisselle et enveloppe.
Je le cherche vaguement d'un regard égaré et surpris.
Mais sa présence ne parvient pas à tiédir ma hargne.
Je laisse les pages de cours qui volent et se cognent.
s'éparpiller loin de moi, agacée qu'elles me disent ce que je sais déjà.
J'ai beau être atteinte du vice de la paresse du plus belle éclat.
Ma mémoire est toujours là pour me sortir de l'émoi.
Furieuse, je vois la culpabilité s'éloigner à petits pas.
Mais les souvenirs rattachés à cette époque merveilleuse.
Me rattrapent et efface mon courroux de petite fille boudeuse.

L'horloge sonne, ses coups frappent ma tête
C'est dur, ça résonne partout
Sur les murs, dégoulinent les maux
Mots d'amours, de haine, de vie
Qu'on un jour de grands auteurs, écrits
Et me torturent à présent
Ils ont des crocs, pas des dents
Mais l'ouvrage est nécessaire
Travailler, il le faut faire

La mélodie qui s'échappe du téléphone me sort de ma rêverie.
Je le cherche vaguement d'un regard égaré et surpris
Mon chat lui, s'est déjà enfui au son déclencheur de quelque nekuia.
Je décroche cependant l'appareil maléfique qui résonne.
Banalités échangées, la conversation dérive sur l'ombre qui rode.
"Mon cerveau va finir par exploser à force de trop réviser
C'est affreux! et dire que certain prétendent ne pas étudier
Ce sont justes des idiots qui veulent se la péter"
A ces mots je sens mon estomac se changer en cube de glace
"de toute façon on rigolera bien quand ils se seront plantés"
Un pieux psychique dans chaque bras, je ne peux répliquer à son "n'est ce pas?"
Que par la première chose qui me passe par la tête et lui dit tout bas:
"Tu veux un cookie ?"

Mistake et Rydia