1
Comme un tableau vierge,
Sans couleur et sans dessin,
Sans âme et sans destin,
Mon être n'était rien.
Et quand, enfin, le pinceau se posa sur moi,
Ce n'était pas seulement une vie qui se réveilla,
Mais aussi une mort qui se posa.
Et quand Il peint pour la première fois
La Couleur sur ma forme,
Alors, enfin, je pus disparaitre pour Lui.
C'était au moment même où Son pinceau,
Dans la plus grande des vertus,
Anéantis mon être, que je devins enfin, l'Être,
Et Lui l'Être-Aimé.
Oui, c'est quand on n'est rien qu'on devient Tout,
Quand on se perd dans le Perd qu'on se retrouve,
C'est quand l'œuf s'anéantit que le poussin respire.
Une goutte a suffi pour achever le tableau,
Car au moment même où elle toucha les fibres
L'inertie se figea,
Et le silence se tut,
Par la pureté de la couleur et du souffle,
Tel que le sont les papillons contemplant le feu,
Se jetant dedans pour s'anéantir.
Oui ! C'est à ce moment-là
Que le Rien devient l'Œuvre.
2
Devant le Rien, l'Artiste s'était posé,
Et au moment même où Il le regarda,
Tout a existé.
L'Artiste devient, depuis l'éternité,
Le Père de l'Œuvre qu'il a créée.
Moi, qui ne suis que Son Tableau,
Le pinceau du Créateur m'a dessiné,
Et c'est par ses desseins que j'ai respiré.
Une seule goutte d'encre a suffi,
De transformer le silence en Parole.
Oui ! Une seule goutte a suffi
Pour faire du Rien un Tout.
Écrit par Merci
Je suis comme une feuille tombante. Le vent souffle en ma faveur, me menant là où je dois être.
Catégorie : Divers
Publié le 01/04/2017
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Toujours très intéressant cette progression vers l'essence de l'être. Un bon poème mystique. | |
jacou |