Premier partie
C'était l'hiver quand soudain Petit chercha un sens à sa vie. Il parut nécessaire que certaines questions eussent plus de valeurs que d'autres, mais Petit se sentait plutôt à se poser des questions d'ordre irrationnel. À première vue, cela semblait pauvre et futile d'aller vers cette pensée, mais, comment vouloir aborder ce qui est élevé sans commencer par le bas ? Et cela, Petit l'avait compris. Et c'est pour cela que sa première question fut d'apparence stupide, mais d'apparence seulement, car rien qui vise la vérité, même le plus bas, l'inférieur, n'est stupide, mais bien au contraire riche de sens et bien plus élevé que toute futilité, utilité et nécessité. Car l'eau qui est nécessaire et bien plus inférieure que la vie, car sinon à quoi porterait la nécessité de l'eau si vie, il n'y avait point ?
Ainsi, Petit commença à interroger ce qui avait de plus bas en lui, son imagination. Bien sûr, l'imagination est d'ordre divin, car seule cette dernière arrive à transmettre des idées additionnelles à la raison, mais la partie inférieure de l'imagination qui est l'appel à la paresse, c'est-à-dire cette partie qui par tous les moyens essaye de persuader la raison de se laisser distraire par l'inactivité pour concevoir que le faux, est la partie inférieure de l'inférieur, c'est-à-dire l'inférieur à l'imagination.
Ce fut donc cette partie-là que Petit interrogea, et demanda : « Pourquoi, ô imagination, me pousses-tu dans la débauche ? Que cherches-tu à me faire comprendre, car je doute que tu veux me faire perdre raison, et nous voir brûler comme des morts dans l'éternité ». Effectivement, Petit avait saisi un des sens fondamentaux qui est que rien de ce qui est en l'homme est fait pour le tromper, mais qu'au contraire tout est fait pour l'élevé. Si l'âme faiblit, la cause ne peut être qu'extérieure. Par cela, il comprit que cette paresse fut nécessaire pour l'élever, mais que de trop en dépendre, la chute est pointée.
Ainsi, il continua dans sa lancée, et posa cette question : « Si, toi, mon imagination, tu souhaites m'élever, mais qu'en même temps, la tentation de succomber aux plaisirs de la paresse me soit montrée, c'est que je dois user de ma raison pour me sauver, et ainsi comprendre les hommes vivants dans le côté obscur de l'esprit, et par cela, les guider vers le côté lumineux de l'esprit, car seul le savant peut ! Et comment être savant si j'ignore la dépravation ? Il faut que je la vois pour la reconnaître ».
Mais, il comprit également ce que la paresse tenait comme dogme : « Seul le désir est ton dieu ». Il n'avait jamais vu une chose, si l'on est tenté d'appeler cela une chose, si mauvaise, que ce soit dans sa nature ou sa forme. Bien que rien de ce qui est intérieur ne soit mauvais pour soi, le désir, quant à lui, provient de l'extérieur. Car quand il dit : « Seul le désir est ton dieu », il dit en même temps : « Ici, il n'y a que désir de l'extérieur ». Parce que le Désir Noble est intérieur. Et la paresse regarde toujours l'extérieur. Les yeux de l'intérieur sont portés par la Raison. Ceux qui passent leur vie dans la souciance de l'environnement ou des possessions, vivent dans la paresse, car toute son attention est portée sur son désir, c'est-à-dire le désir de faire de son extérieur un paradis. Tandis que celui qui se soucis de son âme, vit dans la Raison et cherche à faire de son intérieur un Paradis.
(La deuxième partie viendra prochainement.)
Écrit par Merci
Je suis comme une feuille tombante. Le vent souffle en ma faveur, me menant là où je dois être.
Catégorie : Divers
Publié le 18/01/2017
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