Un pauvre pangolin esseulé,
Dans sa carapace sanglé,
Pleurait à longs sanglots,
Versait de grosses larmes
D'un air si triste et si penaud
Que c'en était à fendre l'âme.
Laissez-moi tranquille !
D'une voix suppliante hoquetait-il.
Ne me tenez pas pour responsable
Des malheurs de l'humanité
Dont vous seuls êtes coupables
Mais que sans vergogne vous m'imputez !
Est-ce ma faute, à moi,
Si l'humain a renié sa foi,
Toute la nature a soumis,
Jusqu'à tout saccager,
Pour n'en tirer que profit
Et satisfaire sa voracité ?
Votre crime est bien plus éhonté
Que celui dont vous m'accusez,
Quand, un beau matin,
Après que vous avez tout détruit,
Une peur irraisonnée vous étreint
Parce qu'un virus vous nuit !
Il vous est facile de désigner,
De maudire d'un doigt courroucé
De malheureux animaux sans défense
Quand, dans cette pandémie,
Vous voyez les tragiques conséquences
De ce qu'à néant vous avez réduit !
Ainsi se lamentait le pangolin,
Noyé dans un profond chagrin,
Considérant avec affliction
Ses congénères braconnés,
Pressentant de l'extinction
L'imminent et réel danger.
§§§§§§
Hommage au pangolin que l'on accuse trop facilement d'avoir transmis le virus du covid-19 à l'humanité.
Tout ça ne serait peut-être pas arrivé, ou moins gravement, si ces animaux n'étaient pas victimes d'un braconnage massif à des fins de nourriture et pharmacopée humaines.
Écrit par Matriochka
Côté ombre plume sombre, côté lumière plume claire.
Catégorie : Environnement
Publié le 05/05/2020
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Bravo ! Car qui avait pensé à donner la parole à cet animal méconnu et depuis peu beaucoup trop médiatisé et devenu bouc-émissaire ! Ton poème résume à la perfection un problème bien plus vaste que la survenue de l'épidémie de covid-19 : la promiscuité entre le monde des humains et les habitats naturels de nombreuses espèces animales, une promiscuité provoquée par la voracité humaine et qui entraîne l'extinctions d'espèces (animales et végétales) irremplaçables ainsi que des "dommages collatéraux" pour nous autres humains. C'est l'humanité entière qui devrait pleurer et se lamenter avec le pangolin ... puis se ressaisir et agir ENFIN ! |
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Ombrefeuille |
un superbe poème sur le pangolin comme si il parlait tu as raison on met tout sur le dos de cet animal mais il y a d'autres erreurs plus graves...comme on le braconne sans cesse c'était un bouc émissaire tout trouvé...merci Matriochka de ce superbe poème bon courage !amitiés:) | |
romantique |
Bonsoir, Il est des Espèces en cet Univers qui pourraient , Elles aussi, jouer de leur Complainte .. Dans les Cas les plus graves, in faut un responsable .. Qui parlait avant de Sieur Pangolin ? Depuis, il est ici et là, dans les Conversations .. Bravo Matriochka ! Lys-Clea |
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Lys-Clea |
Un pauvre animal qui est entré dans l'histoire malgré lui... Espérons que cela permettra de le laisser tranquille car les gens ne sont pas dupes et ce virus a certainement été "fabriqué" dans un laboratoire qui manipule des armes biologiques et qui est sorti du contrôle probablement par une erreur humaine : le risque zero n'existe pas et je rajouterai que ce genre d'armes ne devraient pas exister... Merci Matriochka d'avoir prêté ta plume averti à celui qu'on rend responsable de cette maudite pandémie ! |
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Yuba |
Merci beaucoup à vous quatre, Ombrefeuille, Sylvain, Lysée et Yuba, pour vos impressions sur ce poème, et vos félicitations, vraiment appréciées :-) et avec mes excuses pour mon retard à répondre. J'ai pris l'exemple du pangolin car on accable ce pauvre animal de bien des torts en ce moment. Mais c'est vrai, il y a tant d'autres espèces dont nous pourrions écrire la complainte, hélas! En plus, les zoonoses transmissibles à l'homme ne sont pas une nouveauté (grippe aviaire par exemple), même si toutes n'entraînent pas de pandémie. Il serait temps que l'on agisse pour mieux respecter la nature et ses occupants, car par là même, c'est aussi nous que nous protégeons. Au plaisir de vous lire, avec mes pensées amicales :-) |
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Matriochka |