Toute la journée le souffle était râle
forçant les deux lèvres à chaque soupir
les paupières closes sur les yeux trop pâles
à jamais fermées sur leurs souvenirs.
Au front la sueur coulait toute froide
aux ailes du nez qui s'était pincé
couché de côté le corps était roide
et déserté de la vie envolée.
A la pharmacie il fallait courir
chercher des remèdes bientôt inutiles
son souffle apaisé avant de partir
me fit croire en un répit bien facile.
Je le sus après, c'était au contraire
qu'il relâchait l'effort de respirer
son corps vers l'abîme se laissait aller
qu'enfin reposé fut mon pauvre père.
Quand je rentrai il était bien trop tard
il ne me restait qu'à faire sa toilette
un dernier hommage avant qu'il ne parte
dernière douceur et dernière dette.
La pudeur ici n'était plus de mise
je lavais mon père comme un enfançon
j'avais peur encore de la moindre brise
qui put l'enrhumer sans plus de façons.
Un tout dernier souffle lui échappant
j'en eus soudain un étourdissement
comme si encore il était vivant
et comme si encore il était temps.
Mais c'est la mort qui dit le dernier mot
c'est définitif, rien à rajouter
ça coupe la chique, écrase le dos
peut-être une larme à jamais mouillée...
Écrit par Marouette
On ne sait pas souvent ce que l'on sème,
on ne sait pas souvent combien l'on aime, rien ne nous prépare à marcher dans le sens de la terre. Catégorie : Triste
Publié le 12/08/2013
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Bouleversant | |
flipote |
la mort mérite qu'on la maltraite avec des mots rudes et impuissants hélas c'est toujours elle qui gagne, la narration des derniers moments est parfaite violente sans doute comme la douleur qui salue le départ d'un être qui longtemps nous a habité et qui soudain déménage, bonne journée. | |
amnous |
Il est exprimé dans ce poème des sentiments diffus, où se mêlent à mon sens compassion "froideur" et réalisme, dans tous les cas les mots sont là. | |
louise |
bel écrit | |
angelique |