Un, deux, trois soleil, le temps s'est figé
sans te retourner tu t'en es allée
comme cette hirondelle, compagne des étés
qui se fait la belle aux beaux jours passés

J'ai passé l'automne à t'attendre en vain
suite monotone de journées sans fin
l'hiver s'est pointé me glaçant d'effroi
mes larmes ont gelé, mon coeur était froid

Un, deux, trois soleil, ton ombre portée
au sol s'est couchée, fantôme des années
de beaux souvenirs, photos déchirées
plus rien à venir, nous sommes étrangers

Et plus je m'ennuie, plus j'envie le sort
des âmes ravies qui ont gagné la mort
je compte les secondes, les minutes, les heures
qui m'attachent au monde, cette vie sans chaleur

Un, deux, trois soleil tes rires se sont tus
vers un autre ciel ils ont disparu
je te cherche encore partout et ailleurs
je crois voir ton corps, sentir ton odeur

Mais tout n'est que vide et obscurité
et je traine, livide, sans but, défait
je pense aux enfants, ceux qu'on a pas eu
tu leur manques surement, ils ne sourient plus

Un, deux, trois soleil, sur toi s'est levé
une nouvelle vie, un nouvel été
tu rêves d'avenir, envie de projeter
vos communs désirs sur le sablier

Assis sur la plage je regarde filer
quelques grains de sable de mon poing fermé
je scrute la mer, envie de filer
dans l'autre hémisphère ou dans mes pensées...