Une semaine est le temps qu'il a fallu :
Aux chênes et aux feuillages pour être abattu,
A la guerre meurtrière pour devenir barbare,
A mon cœur en liesse pour devenir bavard.

Toi qui me parles lentement,
Moi qui réponds langoureusement.

Ton sourire s'adresse aux étoiles tandis que mes yeux entrevoient le soleil.
Ton visage s'enivre de mes songes et apparaissent dans mon reposant sommeil.
Et pour finir, ton innocente gentillesse
Assomme ma raison et la met en liesse.

Toi qui rassemble les grâces,
Moi qui réponds et qui m'efface.

Tes pensées sont celles de celui qui a vécu
Les milles préjudices d'une vie abattue,
Tes paroles tourbillonnent et s'envolent
Dans la fine pénombre de ton auréole.

Toi qui a tellement souffert,
Moi qui t'écris en vers.

Tes acropoles vigoureuses où se noie mon âme
Tandis que mes épaisses mains tremblent infâme,
Tu es ce qui manque à la raison pour être vérité
Tu es ce qui me manque pour être comblé.

Toi qui écoute et qui résonne,
Moi qui rame et qui abandonne.

Comme la pelure qui protège la pomme,
Comme l'éclair qui foudroie et tonne,
Comme les soupirs qui s'échappent de catacombes,
Comme des milliers de feuilles qui, en une aube, tombent.

Tes paroles, tes paroles et tes paroles,
Je m'affole, je m'envole et je dégringole.

La poésie t'exprime l'infini et l'impossible,
Ma poésie sourit de ton charisme et la prend pour cible.
Et, tandis que la douloureuse réalité s'écarte,
Je m'aperçois enfin de la destinée des cartes.

La distance se moque de nos corps,
Mais se rassemble dans nos cœurs.

C'est alors que je comprends les vagues et les mouettes
Qui se jouent de la vie, des éléments, et qui, en eux-mêmes,
Sont les messagers de paroles qui s'envolent, de paroles muettes.

Je comprends que je t'aime…