Ne ressentez point
Il est de coutume ici de ne point aimer.
Et si par les malheurs communs à toutes vies
Vous vous trouvez aimé
Alors chassez cela.
Ne faites point de serment.
Ne jurez de rien sinon de votre vivant
Car en ces lieux, fidélité et loyauté sont parjures
Et vous troubleriez la paix du royaume
En tenant quelques promesses.
Ne parlez point de vrai
L'on se complait ici du faux.
Cultivez le mensonge et la belle duperie
Car les vérités sont le mal de la nation
Et de tous, notre nation est aimée.
Ne complimentez point votre prochain
Il ne saurait que faire de vos paroles
Chacun se sait dominant l'autre
N'en aidez point.
N'en aimez point.
Ne pleurez point.
Riez sans cesse sans grandes raisons.
Car le malheur est trahison
Et les larmes d'un pâle chagrin
Ne valent le vin que l'on vous offre.
Ne priez point.
N'adorez guère.
Vous ne devez allégeance qu'à vous-même
Et l'on pendrait votre dieu
Si vous le dénonciez.
Ne dansez point.
Et si mélodie vous parvient
Alors fuyez et voilez cela
Violons et flûtes sont tous bannis
Et vous mourrez s'ils ressuscitent
Enfin, gardez vous de comprendre
Feignez la lenteur d'esprit
Faites-vous moins bon
Devenez moins beau
Et pour les siècles à venir
Sans que nul n'en jalouse
Vous serez de ma cours
La colonne splendide
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