Regardez mourir les rues dans la renverse
D'un bras de pelleteuse aux rouages
Imprimant sur la terre asséchée de béton
L'avenir d'un quartier sans mémoire.
Nous sommes leurs éthérés que l'on dresse
à habiter dans un siècle sans âge
Où n'existent ni couleurs, ni horizon,
Ballotés entre des lieux de nulle part.
C'est ainsi que le marché réduit nos haras,
Au rythme du progrès des absurdes
Celui qui vous calcine l'intelligence
Et vous vend l'appartement avec vue.
Car le comble des modernes déracinés,
Dans l'étreinte morbide du capital aimant
est de laisser disparaitre les toits chaleureux
Pour un amas de cubes anonymes.
Écrit par Luca
"Il y a celui qui sent avant de manger, et celui qui mange."
Catégorie : Pensée
Publié le 21/10/2020
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Commentaires
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Posté le 22/10/2020 à 04:48:32
La dernière strophe dit bien notre condamnation morale, qui est d'oublier les traditions de bâtir, éminemment humaines occupations, pour des cases à habiter. Le marché produit des articles anonymes, notre système de production est industriel et efficace, certes, mais à quel prix, si l'on perd l'art d'habiter un lieu ? Merci d'écrire si bien à ce sujet ! Le poète habite le monde. |
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jacou |
Posté le 22/10/2020 à 17:16:17
Un poème pertinent et éclairant sur les absurdités de notre monde, où nous nous entassons dans des villes avec vue sur béton, à essayer de suivre l'évolution d'un progrès dont le rythme nous dépasse souvent, qui finit par nous déconnecter d'un monde où nous pourrions prendre plaisir à vivre, si nous prenions le temps de ralentir pour le regarder vraiment. Une réflexion que j'apprécie, merci! |
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Matriochka |
Posté le 28/10/2020 à 08:50:09
Navré de ne pas vous avoir répondu plus tôt, Merci à tous pour votre lecture et vos commentaires ! Jacou, vous l'avez dit, nous perdons l'art d'habiter les lieux qui constituent notre monde et en cela, nous perdons leur essence. J'ai bon espoir que cela changera. Matriochka, merci de nouveau, vous soulevez évidemment la notion de contemplation qui nous manque cruellement aujourd'hui, et permettrait ce ralentissement dont vous faites mention. Marinette, j'avais pu écouter votre enregistrement avant que ne vous l'ayez supprimé, c'est dommage car j'ai beaucoup apprécié et j'ai été très touché par votre geste. Vous aviez donné vie à mon texte, et votre voix est idéale pour conter les poèmes, merci. |
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Luca |
Posté le 30/10/2020 à 10:59:47
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