Je ne connais pas vraiment mon ego, mais je connais bien mon alter ego,
Celui dont jamais les gens ne se vantent, qui même dans la joie est là, nous hante,
Qui tente souvent de nous expliquer qu'il sera toujours un prix à payer,
Et que le pauvre ne sait se défendre, mais que malgré tout on ne peut l'entendre,
Cet être si proche et pourtant si loin, caché dans notre cœur et ses recoins;
Trop occupés pour l'écouter nous sommes, ainsi va la vie défaite de l'homme.

Moi aussi, avant j'étais comme vous tous, trop résigné à ce fardeau qu'on pousse,
Que chaque jour on chemine à regret, sur un chemin sans plaisirs ni attraits.
Puis un jour j'ai fait une chute fatale, qui m'a plongé dans une agonie littérale :
Je suis tombé et j'ai touché le fond, dans le profond malheur et ses tréfonds,
Et le temps qui présentement m'enlise, m'ouvre aussi les yeux et je réalise
Que je ne peux échapper à mes défauts, car ils font partie de mon alter ego.

Donc arrêtez de cacher qui vous êtes, et assumez les choses que vous faites,
Ce n'est pas en cachant la vérité sous un excès de contrevérités
Qu'on gagne la confiance des autres et qu'on reçoit le rôle du bon apôtre,
De celui dont les belles actions lui donnent d'être gratifié d'un nom;
Quand sur nos plus grands défauts on travaille, c'est grâce à eux que dans l'ombre on saille :
A l'existence la victoire a droit, chez l'homme honnête qui croit en soi.