Masse annulée de siècles muets. Ferrés à la même rouille. Il aurait fallu pourtant continuer à garder la tête haute, à vomir le serpent, à mordre les langues du poison. Arpenter avec humilité les méandres, échouer quand l'échec s'avérait nécessaire, triompher quand la gloire semblait gratuite.
Difficile et toujours à reprendre l'ouvrage. Et l'ouvrier fatigué se repose. Sa journée finie, il pense demain identique et s'oublie. Assoiffé par une vie suffisante, crédule parce que tellement conscient de ce qu'il est. Il quitte le port satisfait, parce que ni demain, ni jamais l'avenir sera changé.
Devant soi des foudres nouvelles, des ennemis à pleuvoir, des dangers sans cesse renouvelés ; et la réponse cingle aux oreilles du pénitent : Pitié ! Pitié ! Laissez-moi oublier… faites fuir ce qui doit fuir et demeurer ce à quoi je me suis habitué. Non ! Ne m'imposez pas la présence de ce qui diffère…
Masse annulée de siècles muets. Donnons-leur la parole. Reconnaissons leur trace, et pourquoi pas oser les nôtres. Les muets nous diraient leur frustration, ils nous regarderaient avec gentillesse plonger et se noyer. Ecoutons leur voie. Changeons ! Changeons l'arme d'épaule.
Écrit par Lord Chandos
Eternel fuit et devant rien que poussière
Catégorie : Amitié
Publié le 29/04/2010
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bonjour Lord Chandos, à texte à lire et à relire, très intéressant, redonner de l'espoir à ceux et celles qui n'en ont plus, savoir écouter, peut-être demain, il faut esperer à très bientôt |
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