Au CHI, il y a tout un language un peu fleuri,
Dont je vais oui, vous donner quelques exemples,

Quand c'est la misère, quand c'est de la débrouille le temple,
Le café de prisonnier n'est pas exquis,
Il est tiedasse, fadasse, sans sucre et sans cuillère,
Mais on le boit jusqu' à la lie,
Et c'est comme ça, mon ch'tio pépère,

À la cafet' on croise des visages inexpressifs,
On pourrait les croire pensifs,
Ils ont les yeux vitreux, dans le vitrail de leurs prières,
Des faces A, des faces B, surtout des Z à la radio,
Et la télé, avec la naine qui rend idiot,

Retour au pavillon, ça gueule fort dans celui d' à côté,
Des cris de joie, de détresse, peu importe, qu'est ce qu' on en sait ?
En tout cas c'est pas évident pour la sophro,
Un peu de came ne ferait pas de mal,
Oh pardon ! un peu de calme ne ferait pas de mal,

Le tabac, c'est le nerf de la guerre,
Quand t'en a pas t'es dans la merde,
Mais les blouses blanches ont une boîte noire,
Pour les crises de manque, tard le soir,

Quand t'en as, t'es aussi dans la merde,
"- T'as pas une clope, une mèche, un stick, un tube, une blonde, une garro, une guinz, une indus', une roulée ?
-Non j'ai rien maudit taxeur, vas plutôt voir les bonnes soeurs, à leurs bonnes oeuvres toute la journée, et puis ça te fera un peu de marche à pieds",

Le soir les veilleuses font l'appel,
Voir si y a pas un fugueur,
Qui serait allé jusqu'à Honfleur,
Puis on mange des pilules à la pelle,
Tous alignés comme des pinguins,
Devant la pharmacie comme des pékins,
À attendre le traitement, les maudits calmants,
Du si besoin et du "sleep right now".