Sevrage de l'âme

C'est ôter de son âme
S'arracher même
Sa partie vaine et morte
Quand j'ai pris le parti
Vide et morne d'aimer

C'est tronquer
Prendre quelque part
Dans mon cerveau
Ce bout de cancer qui intensifiait tout
C'est tronquer son deuil aussi
En retirer la part belle et rose
La part feuillue
Verte et boisée

Sevrer son âme
C'est retirer
A la pince maligne
Chaque filament de métastase
C'est y infiltrer des litres et des litres
D'une chimiothérapie vaine
Comme si l'amour était
Etait peut-être tout court
Comme si l'amant était l'amour même
Ou la fibre lumineuse que l'on croyait réelle
Mais c'était du rêve
Et du rêve éveillée
Et personne ne croit au rêve sinon celui qui dort
Sinon moi qui dors et qui fixe et fige mon insomnie sur un corps
Comme si l'amour et l'amant étaient viraux

Me sevrer
De ma tumeur adorée
Me sevrer d'yeux bleus
C'est me prendre les lapis-lazuli
De mes songes d'outremer
C'est un travail
Et un travail de longue haleine…
C'est croire à ce qu'on dit
De moi
Et d'eux
Et de
Ce que je ne suis pas
Et pourtant
D'autres
D'autres
Sont et me font comme je suis ou ne suis
Je ne sais plus
D'autres y croient
Pour moi
Et pas moi
Et pas lui
Mais elle
Elle y croit et a peur

C'est terrible d'être magique et de ne l'être plus
De passer de ce stade où les yeux ne voyaient que bleu
A celui où l'on est, sinon invisible,
Pathétique
Sinon aimée,
Adorée
Violée de n'être plus

Coupable sûrement
Toujours
Et pourtant que pouvais-je faire ?
Que pouvais-je faire de ce regard qui me sublimait
Et me suppliait de rester comme de partir ?

Si j'ai été plus que moi-même
Je suis restée humaine
Humaine et pathétique dans mon courage absent
Dans ma volonté ou ma faiblesse
Face à ce que je faisais subir
Peut-être subir
Mais mon nom
N'a été qu'un nom
Et un autre
Aurait pu le remplacer

Je crois

Je crois

Et une autre aurait pu donner la part belle de ce rêve qui manquait
Qu'y pouvais-je ?
Qu'y pouvais-je ?
Sinon fuir qu'on m'aimait
Alors qu'on m'aimait…
On m'a donné un nom qui n'était pas le mien
Tu m'as donné ce nom
Et princesse que tu voulais tu as eue
Et prince que tu étais tu lui as pris
Et rendu
Et repris
Et rendu…
Ou vomi

Mais je n'y pouvais rien
Et je ne pouvais pas
Accrocher des fleurs blanches à ses cheveux trop bruns
Pour qu'elle ne Nous subisse
Comme je ne pouvais pas
Faire éclore les bourgeons de sa chevelure lisse

Je ne pouvais plus rien
Contre les nuées claires
Effleurées
Des forêts
Dans mes cheveux trop longs
Trop blonds
Et tressés
Pour être délaissés
Par tes yeux de rôdeur

Rien

Et je ne puis plus rien
Et je ne peux rien faire
Pour accrocher des fleurs à ses cheveux trop courts
Afin qu'elle ne te craigne.

http://abcpoesie.forumactif.com

Écrit par Lili Demai
http://abcpoesie.forumactif.com
Catégorie : Amour
Publié le 12/01/2010
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
Poème Précédent

Partager ce poème:

Twitter

Poème Suivant
Commentaires
Annonces Google
Posté le 12/01/2010 à 15:20:33
bienvenue, Lili Demai!

Prose acide non dénuée de sourires je suis preneur!

Bien à toi,

Hysard
hysard
Posté le 12/01/2010 à 15:23:46
Merci beaucoup !
J'en posterai d'autres :)
Lili Demai
Posté le 12/01/2010 à 15:33:12
partage, commente, échange, tu trouveras vite des affinités et des amitiés...

Bien à toi,

Hysard
hysard
Ajouter un Commentaire
Vous devez etre identifié pour pouvoir poster un message
Veuillez vous identifier en utilisant le formulaire ci-dessous, ou en creant un compte

S'identifier
Login :
Password :
Apparaitre dans la liste des connectés :

Mot de passe perdu ?

S'identifier

Login
Password
Etre visible
Mot de passe perdu

Rechercher un poème


recherche avancée

Tribune libre

19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
À méditer pour vous en ce jeudi.
11/04 04:09Sarahg
"La folie est un don de Dieu". Jim Fergus

Qui est en ligne

  • Et aussi :
  • 393 invités