Et l'on rira de moi, assis dans cette paroisse,
Accroché à cette Terre, et toutes ces bougies,
Assis devant Curé, qui me fait bonne face,
Écroulé de misère, quand les genoux me plient.
Et l'on rira de moi, au milieu des passants,
Quand je cherche alentour, d'autres dalles marbrées,
Qui brillent de pudeur, des éternels absents,
Devant s'inclinent toujours, les fidèles aumôniers.
Assis devant Curé, je lui donnerait ma pièce,
Histoire d'avoir bien, le Bon Dieu aux cotés,
Et si ça marche pas, ça ne coutera pas cher,
Dans le doute, dix centimes, pour ne pas être endetté.
Et si dans ces humains, j'aurais tant voulu croire,
C'est que j'aurais aimé, rencontrer autre chose,
Retrouver ce Bon Dieu, et puis enfin le voir,
Nous donner meilleure prose, que des sermons mielleux.
Assis devant la bible, que veux tu que j'en fasse?
De ces paroles bien faites, sans trop de sentiments,
Tu nous parle des oiseaux, sans parler de ton drame,
Celui d'avoir créé, la croix de ton absence.
Seigneur, un jour peut être, je pourrais rester là,
Assis devant ton ombre, peut être que je romprais,
Toute cette tradition, de famine ancestrale,
Qui fait que je ne crois, quand je vois nos ruelles,
Ou es-tu Éternel, quand je vois ces enfants,
Qui se battent tous les jours, adeptes de toxines,
Ou es tu bon Dieu quand les femmes se fendent,
Sous les coups de ces hommes, au fond de nos villes.
Sera tu là Bon Dieu, à ma dernière absence,
Lorsque je partirais, assis dans un grand coffre,
Me laissera tu papier? Aurais-je carte blanche,
Diras tu aux humains, que je les aimais en somme?
Et l'on rira de moi, assis dans cette église,
Je m'en vais, suis seul, je ne veux décevoir,
Disons que mes parents sont trop jeunes partis,
Que je crache ma haine dans mes versets de soir.
Et si dans le doute, le curé sympathise,
Je lui dirais, fidèle, je serais à mes dons,
Je serais moins borné, je ne nierais l'église,
Mais je n'userais bancs, en prêcheur de ton ombre.
Et sur cette planète, disons que nous serons deux,
Toi qui élèvera des églises en ton nom,
Pendant que moi alors, j'userais de mon vœu,
Celui d'être plus humain, d'accepter ta moisson,
Et si dans tes fidèles, jamais tu ne compteras,
Ce type de fond de rade, qui mourut un beau jour,
Dis toi bien alors, que toujours je serais là,
A ramasser la misère, dans de trop sombres cours,
Jamais je ne serais, un beau samaritain,
Disons que je me sauve, en réduisant l'alcool,
Et si dans un beau jour, j'aurais aimé l'humain,
J'aurais alors peut être l'âme un peu moins morne.
Écrit par Le troubadour
Le Monde est une scène ou nous ne faisons que passer.
On a pris pour désapprendre. http://gregorperret.blogspot.com/ Catégorie : Divers
Publié le 14/02/2009
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Cher Troubadour, J'ai eu un très grand plaisir à lire ton poème "toi et moi". Mais plusieurs choses m'étonnent au milieu de tant de beautés. En somme tu trouve les textes de la bible lisse et politiquement corrects ? Quelle erreur ! Relis les bien, tu verra qu'il en est rien. Je ne te crois pas l'âme morne, tu es seulement conduit par ce qu'on appelle une sainte colère. Comment en serait-il autrement devant le monde où nous sommes ? Qui est donc ce "beau sainmaritin, sexy peut-être ? Imprégné de testostérone ? Non, il n'était qu'infiniment bon jusqu'à l'âme. Bien que d'une ethnie fort mal vue des prêtres de la religion officielle. Il y aurait mille choses à dire sur ton poème, j'ai particulièrement aimé le vers : "Que je crache ma haine en mes versets" Je note, mon trésor, que tu as réduit l'alcool, c'est une bonne nouvelle pour toi et pour nous tous qui t'aimons. Adieu l'ami, a bientôt Flipotte. |
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flipote |
Une étrange dualité superbement écrite... | |
Aigue marine |