Ô toi djinn du ghazal, souffle aux marmots : « Poème ! »
Alors le vent jouera, pris dans tes mots, poème.
Tu chantes le lion, le charme de la vierge,
Signe de la gazelle ou des gémeaux, poème.
Tu fais naitre au désert le bruit des caravanes,
Pour que s'écoule en grains l'or des chameaux, poème.
Tu dresses l'oasis, ivre de tous ses cris,
Offrande balancée en verts rameaux, poème.
Tu rends au muezzin la ferveur des mosquées,
La lumière du sable ou des émaux, poème.
Tu fais jaillir la vie en cornes d'abondance,
Courbe des yatagans aux lourds pommeaux, poème.
Tu prends à la légende, au collier du ghazal,
Perles sans nul défaut, rubis jumeaux, poème.
De poème à bohème, il se glisse un lapsus,
Pour que ton vent léger calme les maux, poème.
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire
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Commentaires
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Posté le 25/04/2010 à 09:56:13
Le ghazal est une forme poétique fixe, d'origine persane. En voici les règles : 1. Le ghazal comporte en général de 5 à 15 couplets de deux vers chacun (ces distiques sont appelés sher). Chacun de ces couplets est considéré comme une entité indépendante au point de vue du sens. Il n’y pas d’enjambements entre les couplets. Le ghazal est donc une collection de shers et chaque couplet doit être un poème en lui-même. Il arrive qu’on les compare aux perles d’un même collier. 2. Le premier couplet ou sher est appelé matla. Chaque ligne se termine par le même refrain ou radif qui peut être un mot ou un court segment de phrase. Ce refrain apparaît ensuite à la deuxième ligne de chacun des couplets suivants (c’est la règle dite du radif). Le schéma est donc 1/1, 2/1, 3/1, 4/1, 5/1 et ainsi de suite. 3. Deux autres règles s’appliquent à la forme stricte du ghazal. Les vers doivent être de longueur équivalente (règle du beher ou mètre). Le ghazal est donc une collection de shers de même mètre. L’autre règle enfin est plus difficile à expliquer, elle a le nom de kaafiyaa et consiste à introduire une rime intérieure qui doit se retrouver avant chaque radif ou refrain ! 4. Enfin le ghazal se termine par un couplet appelé maqta et qui inclut souvent sous une forme ou une autre la signature du poète (ce peut-être son pseudonyme ou quelque chose qui le symbolise). Résumé : le ghazal est une collection de shers de métrique identique se terminant par le(s) même(s) mot(s) refrain précédé du même motif rimé. Edit : Cette fois, je suis à court de meaux. Il me resterait bien Carmeaux et ses mineurs qui ont tant fait pour l'engagement politique de Jean Jaurès, mais je crains le hors-sujet ; ou encore grumeaux, mais vous pourriez croire que je cherche à vous rouler dans la farine. :D |
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Lapsus |
Posté le 25/04/2010 à 11:47:12
Bonjour Lapsus, merci pour ces connaissances utiles sur la forme de consruction du Ghazal...mais elles ne disent pas que c'est aussi la poèsie orientale la plus subtile pour dire l'amour et la passion... Amitiés |
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Yuba |
Posté le 25/04/2010 à 13:51:42
Alors merci Yubanca pour ce rappel du genre. Mais toute forme orientale ne parle-t-elle pas originellement et essentiellement de l'amour érotique ? :) :p |
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Lapsus |
Posté le 26/04/2010 à 04:01:20
De poème à bohème ce parcours fut doux évocateur et beaux paysages qui me firent rêver sans l'ombrage d'être roulée dans la farine. Le texte se suffit à lui-même. Mais je comprends ton désir d'expliquer, chacun sa nature qu'il ne faut empêcher ! Amitiés. |
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zenobie |
Posté le 01/01/2012 à 19:02:08
Encore un texte ancien légèrement corrigé. C'est à la perception (et la correction quand c'est possible) de ses erreurs passées que l'on mesure ses progrès. :) | |
Lapsus |
Posté le 02/01/2012 à 22:53:14
Bonne année Lapsus, ton goût pour un certain humour (c'est ainsi que je perçois la chose) m'amuse. Moi, je corrige et je cache chez moi et puis je laisse le lecteur faire son autre travail ou pas. Une dinguerie parmi d'autres et puis, je renouvelle mes vœux histoire de sortir des sentiers battus. Sais-tu que l’immédiateté tue le monde, alors comment croire que quelqu'un se donne la peine de faire saut-arrière ! Gloups... |
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zenobie |
Posté le 03/01/2012 à 15:48:45
Bonne année, Zénobie ! Dans le monde des tordus, je dois mériter la palme, juste derrière Théodore de Banville qui s'était efforcé, vers la fin de sa vie, de corriger tous ses poèmes où âme (son bref) rimait avec femme (son allongé), ou encore José Maria de Hérédia qui mettait parfois dix ans pour trouver le mot juste. :D Au moins, ceux qui liront ce texte pour la première fois ici, auront, à mon sens, la meilleure version. Et puis, c'est un souci de cohérence. |
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Lapsus |
Posté le 04/01/2012 à 07:36:24
Complaisance à l'incohérence me tient...ça rapproche du monde !!! Sais-tu que je ferai un tour aux jardins solidaires pour enrichir ma culture dès ce jour ? Tu fais jaillir ta vie en corne d'abondance... |
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zenobie |
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