Quelques vers incandescents
Détenus en jachère sur la fournaise
Par je ne sais quel esprit trop cuit
Qui nous compresse le globe de cristal
Enflammeront nos conserves légumineuses
Pour éclairer toutes nos idées fondamentales

Ouf
Reprenons notre souffle
Je ne suis pas né ici
J'ai choisi d'y être
Sans me cramer le cuir ni les sens

Avec ce temps qui nous brûle l'appétit
L'été sera plus chaud que la normale
Nouveau proverbe d'une planète
Qui ne peut plus résister
À la démesure de ses occupants

Ce n'est pas une parabole acoustique
Qui siffle un cantique pessimiste
À mon amour entaché
D'un vain souffle d'humanité
Ce sont mes oreilles détachées
Qui écoutent le cancer généralisé
De notre écosystème

En me shootant au chloroforme
Je ne compte plus les papillons
Les pieds dans l'herbe grasse de mon paysage
Je ne compte plus les atrocités
D'une nature morte
Qui me dévoile ses cicatrices
Encore un massacre d'éléphant
Quelques centaines d'enfants
Pour deux poignées de dollars
L'une pour alimenter le ventre des trafiquants
La vitrine de quelques collectionneurs
Invertébrés fantasques ou imposteurs
L'autre pour justifier l'invasion
Une vente d'armes diplomatiques
Le plein emploi la dissuasion

Entre un virus informatique
Et un avare pantographe
Cetelem me fait un crédit agricole
Et Paribas la mesure
Au passage à niveau cognitif
En face d'un sans-abri ni terre

Sous l'œil d'une baleine médusée
Encore des centaines de filets dérivants
Pour une pêche fantôme
Partie en croisière
Au fond de l'océan du vide

Le débarquement
C'est pour quand

Mes fils me demandent
Qu'est-ce qu'on mangera demain
Là toute mon impuissance
Frappe le sol qui sonne creux
Vers ce nombre incroyable
De cadavres non identifiés
D'espèces animales et végétales
Non répertoriés ou disparus à jamais

L'infortune balaie la poussière d'os humains
Au fond des canyons marins
Devenu un bordel génial
Habités par des tonnes de déchets hédonistes
Qui baiseront sans modérations
Ni accords poétiques
Les scaphandriers suceurs d'ordures
La diversité inconnue
De notre banque alimentaire
La vie

Si nous ne voulons pas nous mêler
De cette tragédie
Il faudra nous fabriquer une conscience
Si ne nous voulons pas tuer
Le peu d'espoir qui reste
L'histoire n'est qu'une suite d'éléments porteurs
Attention aux surcharges
Sur les seins de la madone
Ou sur la canopée amazonienne
Un papillon pèse moins d'un demi gramme

J'ai gravi la première marche en réfléchissant
Et la deuxième en agissant
Il faut que nous changions tout
Comme a dit celui qui nous oublie pas
Mon Dieu encore lui

Écrit par James Px
« Une poésie n'est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. » Textes sous Copyright numéro 00048772-1 - jamesetmots.blogspot.com
Catégorie : Environnement
Publié le 14/06/2019
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
Poème Précédent

Partager ce poème:

Twitter

Poème Suivant
Commentaires
Annonces Google
Posté le 14/06/2019 à 10:24:08
L’homme aux papillons bleus

Il avait connu mille vies
Dans la peinture bleue de rose
Ou dans le noir de poésie
Il avait ri blanc de tout crime
Car l’ironie est sensitive
Il se tenait sur le perron
La tête lasse dans la main
L’air fatigué la barbe douce
Il répondait à dix degrés
Et jetait à toutes les sources
Son engagement d’homme vrai
Sous quelque feuille frémissante
Il balançait timidement
Une violette déguisée
Qu’il arrangeait pour l’apparat
Puis se répondait à soi-même
Sous une frasque imaginaire
Qui le dédoublait en lucide

Moi j’ai visité son jardin .

Marine
5 juillet 2013
marinette
Posté le 14/06/2019 à 12:00:18
Le paillon ne pèse presque rien , contrairement à ce constat aux lourdes conséquences, arbre artificiel dévoreur , aux multiples ramifications ...
Merci James pour le tout
et surtout pour la "fabrication" de la conscience !
Yuba
Posté le 14/06/2019 à 13:22:47
Merci pour ce poème que je vais relire plusieurs fois tant il dit de chose.
Pour information voici une action menée
https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.capital.fr/lifestyle/glyphosate-les-pisseurs-volontaires-se-mobilisent-et-portent-plainte-1341650%3Famp&ved=2ahUKEwjV9oTi2ejiAhVO4YUKHTLjCaQQFjAAegQIAxAB&usg=AOvVaw1r2KMfcUkTMHRplmsNx-e0&cf=1
Produit fabriqué par Mesanto Bayer qui pour information finance la campagne europeenne de l'ALDE. Enfin eux préfèrent dire "parrainent".
Pour le poids du papillon... J'ai vérifié c'est vrai pour un papillon classique !
Votre poème gorgé de vers réaliste et surréaliste est un plaisir de lecture qui va dans mes favoris, le style de votre plume ici gratouille la conscience et j'aime beaucoup.
Hypothese
Posté le 14/06/2019 à 13:43:26
Il y a environ trente ans de cela je faisais les vendanges chez une personne qui en plus était apiculteur, un homme amoureux de la nature que nous taquinions puisque le seul du coin à refuser d'utiliser le "roundup" donc nous rencontrions dans ses vignes ronces et bestioles. Ce n'est pas grave nous prenions le temps et il nous faisait goûter entre autre les produits de ses ruches. Trente ans aprés je me souviens de lui comme un homme conscient et passionnant.
Hypothese
Posté le 10/07/2019 à 16:00:32
marinette... celui-là tu me le récites par chœur
James Px
Posté le 10/07/2019 à 16:02:49
Yuba... Si le temps le permet la conscience est dans l'attente d'être tractée par qq locomotive à hydrogène ou à voile peu importe
James Px
Posté le 10/07/2019 à 16:04:45
Hypothèse... un papillon pèse le poids qu'on veut bien lui accorder...
Bon si chacun met du sien... le bilan ne sera que positif un frein léger mais réel...
James Px
Posté le 10/07/2019 à 19:07:00
mais voyons mon ami tu me réponds un mois après sans avoir donné signe de vie
j'ai relu ton poème et je suis très fière d'avoir parlé avec toi quand tu faisais tes premiers pas
vois comme tout est clair maintenant
tu es un homme responsable qui trie ses idées et sait où il va
je te lis avec admiration et conscience et affection
et je t'embrasse
marinette
Posté le 22/01/2020 à 18:44:36
marinette... j'imagine
James Px
Commentaires
Annonces Google
Ajouter un Commentaire
Vous devez etre identifié pour pouvoir poster un message
Veuillez vous identifier en utilisant le formulaire ci-dessous, ou en creant un compte

S'identifier
Login :
Password :
Apparaitre dans la liste des connectés :

Mot de passe perdu ?

S'identifier

Login
Password
Etre visible
Mot de passe perdu

Rechercher un poème


recherche avancée

Tribune libre

17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
À méditer pour vous en ce jeudi.
11/04 04:09Sarahg
"La folie est un don de Dieu". Jim Fergus
08/04 11:25Sarahg
Portez vous bien les poètes.
08/04 11:25Sarahg
A méditer : on ne se trompe pas de chemin ; on avance, poussé par nos ailes.
08/04 11:13Sarahg
Bonne soirée et bonne nuit à vous, Ange de Lumière.
08/04 09:11Ange de Lumiere
Très belle soirée à tous
08/04 08:42Ange de Lumiere
Bonsoir les poètes
07/04 09:03Ange de Lumiere
Bonsoir à tous
07/04 08:59Yuba
Je souhaite la bienvenue à Ange de Lumière, de nouveau parmi nous chez les modos :)

Qui est en ligne