La petite fille qui mangeait les poignées de porte
Une voix lui avait dit pourtant à Anna, qu'il fallait qu'elle arrête de se cogner le front bêtement, comme ça, sur les poignées de portes, une fois, dix fois, vingt fois.
Le bruit sourd d'Anna
Déporté dans l'Est gris
Ce qu'elle voit en lui
Ce sont ses mots bleus
En pleurant sur le seuil
Ils lui disent adieu
Ce qui voit en elle
Ce sont ses maux étouffés
D'un enfant gazé
Devant ce gris du fond de l'air
Ce gris de l'âme sans fond
Le silence à la couleur de l'horreur
Et Dieu la main sur la poignée
Garde la porte fermée
La petite fille est partie en fumée
♥ ჱܓ♥ ჱܓ♥ ჱܓჱܓ♥ ჱܓ♥..
Passage de sa lettre avant le départ : « Dieu ? Que vous êtes bon, que vous êtes gentil et s'il fallait compter le nombre de bontés et de gentillesses que vous nous avez faites, il ne finirait jamais... Dieu ? C'est vous qui commandez. C'est vous… ».
J'ai changé le prénom pour des raisons personnelles.
Lettre complète : http://resistancemalherbe.e-monsite.com/pages/autres-personnages/liliane-gerenstein.html
Écrit par James Px
« Une poésie n'est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. » Textes sous Copyright numéro 00048772-1 - jamesetmots.blogspot.com
Catégorie : Divers
Publié le 18/10/2012
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Le pire c'est que cela s'est répété, en ex Yougoslavie, au Rwanda etc.. La porte est toujours fermée, ou alors le taulier est parti avec les clés, très beau et profond ce poème, merci. | |
isidore |
Quand j'ai fini d'écrire le poème, j'avais vraiment envie de vomir. Et j'en parle ici ou là... Garder le lien est indispensable car l'horreur est intrinsèque à certaines idéologies et à certains hommes, et c'est lorsque l'idée et l'homme se rejoignent qu'il y a danger. Combattre les idées néfastes pour la grande majorité c'est louable, mais c'est aussi proposer d'autres alternatives, car lorsqu'il y a la crise qui s'installe, la haine grandit, et il suffit d'une étincelle pour franchir la ligne... La politique a souvent du mal à cause de la diplomatie et des intérêts économiques à dire et à intervenir. Chaque puissance voit son intérêt propre avant l'intérêt des autres. C'est dans cette interstice que le poète doit captiver l'attention... Et dans la même suite presque logique à mon avis, une civilisation qui sacralisent un footballeur et qui se fout d'un prix Nobel est une civilisation en déclin... Attention ! |
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James Px |
En lisant votre poème, il m'est revenu un souvenir horrible. J'en ai fait un poème, peut-être le mettrai-je un jour en ligne. Mais il est si triste qu'il en est cruel à vomir, bien autant que le vécu. Le votre est triste "le silence a la couleur de l'horreur", vous l'avez si bien écrit. |
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Yaara Exben |
Un poème "en mémoire de ". | |
James Px |