Il est temps de me demander
Ce que toutes ses cravates à fleur de lys
Élevées au grain électoraliste
Depuis plus de cinquante ans
Flattant les passions
Exacerbant les frustrations
Entendent par progrès
L'un ayant les poches mercantiles percées
L'autre le cœur sur une main imaginaire
Entre l'amour et la haine
Le messie crèche à Schengen
Et quoi d'autres
Sur l'isthme des disparus
Des générations oubliées
Hypothéquées
Avant d'être conçues
Condamnées à payer de l'intérêt à vie
Endettées
Euthanasie programmée
D'un quotidien programmé
Putain
Et pourquoi lire des nouvelles
Qui n'en sont plus
Mon visage gris apparaît beaucoup plus clair
Sur un fond noir que sur un fond blanc
Et encore
Lorsque je juxtapose ses deux situations
Fuir ou combattre
Il m'est difficile de croire
Que mes deux accords sont du même ton de gris
Voilà une actualité de plus
Qui renforce mon dégoût
L'inspiration appelle l'expiration
Quel bilan aujourd'hui sur les flots
Entre le Nord et le Sud
Sur la mère patrie
Méditerranée
Aucun qui reflète un beau voyage
Loin de l'écume à l'abri au palais Bourbon
Les cravates à fleur de lys
Se libèrent le dos tourné
Et s'enfument d'herbes clandestines
Fuyant le diable qui laboure leurs racines
Aussitôt qu'à mes yeux je présente l'obscur
Ils me supplient le clair
Et dénichent l'obscur
Si je leur présente le clair
Et de ce cinéma de plein air
Vogue le navire
De Fellini à Eisenstein
Le paysan n'a pas toujours le pied marin
Ruiné et affamé
Il s'est noyé assassiné
Entre la mer morte et la furie du sablier
Où le diable a la mort aux trousses
Ces destins atroces de navires
De pauvres gens de femmes et d'enfants
Sont l'emblématique destin de notre temps
Comment pouvons-nous survivre
Comment pouvons-nous endurer
Sans une profonde et vraie réflexion
Et si j'irai au hasard
Veille du jour du grand pardon
Manifester
Sur le mur au centre de mon lit
Sont pendus le portrait de mes enfants
Mes prières qui ne le sont plus
Raisonneront juste dans les pores
Du plus petit au plus grand
Dans la couleur du printemps
Il est temps de me demander
Si ses quelques vers reverront le jour
« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage
Ou comme celui-là qui conquit la toison
Et puis est retourné plein d'usage et raison
Vivre entre ses parents le reste de son âge…* »
*Joachim DU BELLAY
(1522-1560)
Écrit par James Px
« Une poésie n'est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. » Textes sous Copyright numéro 00048772-1 - jamesetmots.blogspot.com
Catégorie : Divers
Publié le 05/05/2015
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