Je poursuivrai ma chance jusqu'au fond de ses yeux
Mon amour pour vous serait-il synonyme d'un acte nucléaire comme votre regard est celui de ma lumière ?
Il est vingt-trois heures cinquante-deux minutes et quelques secondes, peu importent les détails, le compte à rebours quoiqu'il arrive est désormais engagé ; il ne se retournera jamais pour vous demander si vous voulez encore réfléchir ou vous arrêter un instant.
Les yeux perdus à l'épicentre de ce champignon hallucinogène où l'homme confond les éléments le ciel l'eau le bois le feu la terre et le métal m'obsèdent et me dévorent. Sous son souffle engorgé dévastateur, le dernier coquelicot se presse contre moi et son empreinte coule le long de mon poignet ; survit un brin d'herbe collé dans le creux de ma main qui me supplie de continuer mon chemin. Prendrais-je alors mes jambes à mon cou pour courir plus vite, sans me retourner et sauter là, où je n'ai sans doute plus pied.
Demain, c'est le jour où l'herbe me dira si j'ai atterri au bon endroit. La nuit porte conseil comme le vent porte la graine et le temps participe à la germination d'idées nouvelles.
Et dans l'intervalle, je me souviens d'elle accrochée à moi, de son regard noir apeuré scrutant l'horizon , de sa peau moite enveloppée d'un linge écru, de son visage ovale blanc aux lèvres fines violacées avec son air de joli papillon, de ses cheveux corbeau coiffés d'un chapeau de paille signé par la courbure de ses longs cils face au vent nucléaire.
Je me rappelle de son visage coincé au fond de notre berceau, mais je ne me rappelle déjà plus comment elle s'appelait ; et nous sommes submergés par les flots et voguons prisonniers, à la rencontre, au cœur du tsunami dans lequel tout s'envole, aussi bien le passé, le présent et le futur.
Et la vague noire lumineuse ancrée dans son regard déferle dans mes yeux plus vite qu'un taureau ailé dans une rizière d'argent. Et tout se volatilise.
Ce cataclysme n'a pas protégé mon œil de cet assaut percutant ; les fleurs ne me recouvrent plus l'âme de parfums et de couleurs vives ; ma vie ne s'ouvre et se ne referme plus selon l'intensité de sa lumière ; mon cristal ne brille plus ; la netteté de ma vision reste floue et éphémère ; mon imagination ne reçoit plus son image et ne la renvoie plus à mon être passionné sans décliner. Tout cela pour vous dire de ne pas rester dans l'ombre de vos pensées et criez :
« Ouvrez vos yeux pour voir le jour
Qui se lève au coin de ses yeux
Ouvrez vos yeux pour voir le soleil
Qui brille dans ses beaux yeux
Ouvrez vos yeux pour voir l'intelligence
Qui sommeille derrière ses yeux
Ouvrez vos yeux pour voir l'amour
Qui vous attend à travers la douceur de ses yeux
Ouvrez vos yeux pour proclamer votre flamme
Qui brûle la rétine de ses yeux
Ouvrez vos yeux pour recevoir ce cadeau
Qui s'offre à vos yeux
Ouvrez vos yeux et votre cœur
Qui s'uniront sous le regard de vos yeux. »
Et même si le ramassage est clos, j'aimerais cueillir à nouveau ce champignon décomposé sur ce tas de feuilles jaunies par le temps au pied du vieux chêne ; je poursuivrais ma chance jusqu'au fond de ses yeux, car mon amour pour elle est une énergie nucléaire, comme son regard est celui de ma lumière.
Je m'empresse de rejoindre le berceau de mes amours, ce nid perché à l'orée de la forêt de chênes verts, c'est l'heure de m'en aller, et de refermer le tiroir à clé où le coquelicot s'est endormi à côté du brin d'herbe.
Écrit par James Px
« Une poésie n'est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. » Textes sous Copyright numéro 00048772-1 - jamesetmots.blogspot.com
Catégorie : Amour
Publié le 30/10/2012
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Est ce une poésie ou alors je ne comprends pas ; éclairez-moi. | |
Odile sire-hervieux |
Pour voir clair la nuit faut-il être une lumière ou avoir une bougie une lampe électrique un flambeau un briquet, peu importe le but est de voir et pour la poésie c'est la même chose... C'est l'action l'émotion qui comptent la méthode m'importe peu. Sinon ce poème ou cette poésie ou cette prose ou cette prose poétique cette nouvelle poétique ou ces mots alignés pour faire des phrases ils ne vous parlent pas plus ? Je mélange les genres si genres il y a ; j'écris juste j'aime parce que j'aime... Je ne crois pas que la poésie est une intelligence. La poésie n'est pas intuition. La poésie est amour, ou plutôt procède comme lui. Dans la poésie, comme dans l'amour, l'analyse et la synthèse ont lieu simultanément, ou mieux, il n' y a ni l'un ni l'autre, mais concrétisation, connaissance concrète, contact et saisissement par réalisation, par toucher, du connaissant et du connu. Comme dans l'amour je pense qu'elle est la coïncidence du sujet et de l'objet, du saisissant et du saisi, de la cause à effet. La relation devient fonction, compréhension, symbiose, ambivalence, courant, union "J'aime parce que j'aime" qui, pour certains, éclaire l'amour même, on pourrait tenter d'extrapoler cet aphorisme : La poésie est poésie. Le concret n'est pas matériel, c'est un concret de sensation et d'existence, il faut se satisfaire sur tous les plans, conscient, inconscient, intellectuel, sensible et hyper sensible. Il faut être d'une bonne humilité et si l'on veut expliquer c'est la mort du mouvement. Je finirais par dire donc si vous prenez conscience de ce pouvoir de concrétisation, on peut finir Homme d'action, celle entre autre de rendre la vie des autres actuelles. C'est à dire par le poème l'instant est là qu'il soit passé, présent futur. Et on passe un bon moment ... Pour faire simple. Et cette phrase est-elle poétique ou une annonce publicitaire ? Pourquoi la fleur s'est-elle fanée Je la pressai trop fort contre mon coeur Avec amour et inquiétude Voilà pourquoi la fleur s'est fanée Et vous pouvez aussi aller lire "rencontre éphémère" les vers sont très courts ! Le tout est de s'amuser, la poésie est libre... Encore ! |
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James Px |
J'ai falli ne pas lire tant c'est long mais ! pas de regrets j'adhère à ce lâcher de mots d'émotions et cette part d'irréelle qui touche et nous importe avec vous. "le pays derrière les yeux " à lire "il y eu un seul élan un seul poème et c'était tes yeux qui s'ouvraient dans mon regard ma nuit qui s'écoulait dans le ciel de ton lait" bonne journée ** |
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MARIE L. |
Merci pour vos vers. Il ne faut jamais penser que la longueur est une barrière car une fois ouverte elle nous emporte jusqu'au bout... Quelque part ! | |
James Px |
Très réussi. Et le texte se lit d'un trait. En fervent partisan de la prose poétique, je demeure en admiration, amitiés. | |
eco-blanchiment |
Je suis bien plus à l'aise en prose car j'aime trop la liberté et les mots pour l'exprimer. | |
James Px |
Les vers blancs, les vers libres, c'est fait aussi pour, mais c'est toujours équivoque, parfois il est mieux de créer un morceau de prose que de faire un truc semi-rythmé et encombrant en appelant ça un poème. | |
eco-blanchiment |
Je mixte un peu comme ici, je crois que « poésie et prose » c'est la même chose, et comme je me situe dans le courant de la poésie moderne, cela ne me pose pas de problème de jongler ou d'être un écrivaillon hétéroclite. | |
James Px |
c'est l'approche la plus raisonnable qu'il soit. | |
eco-blanchiment |
Est-ce que l'amour est une cible mouvante qui s'éloigne lorsque l'on s'en approche ? Ce qui est certain, c'est que l'amour est multiple et inconstant et qu'entre le rêve et la réalité, il n'y a qu'un pas mais il faut connaître sa pointure. | |
James Px |
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