Je ne parviens pas à "dire en poésie". Mes mots se prosaïsent dans notre langage quotidien. L'effort pour construire des rimes me parait insurmontable aujourd'hui...Je suis mue par un paradoxe en ce que c'est le fardeau qui me pèse qui me permet d'avancer. En lutte je suis, je continue, créant mon existence chaque seconde en opposition à ce poids, cet ineffable frôlant mort-vie, cette destruction en création....ce qui me fait être et me détruit.

Un pied devant l'autre, ne pas cesser de marcher, persévérer dans ce qui semble insurmontable... Mes forces m'abandonnent, le corps se laisse aller, puis vient l'esprit qui à son tour figure l'absence...
L'absence_ de vie_ de sens à la vie_ néant seul a du sens... Alors je me laisse, m'enfonce, m'engouffre en lui, deviens corps, enveloppe externe en évidement. Je me vide d'un monde, d'un moi dont j'étais pourtant avide... Respirer devient pénible, sentir cette vie qui pénètre en moi me pèse, sentir cet air oxygéné nourrissant ce corps contre mon gré... Extérieure à moi-même, je ne suis plus.

C'est ce moi, c'est moi , que je tente de faire survivre chaque jour, il me faut le re-construire, dans un re-nouveau, une re-composition.
En réalité tout est à re-faire...

(écrit un jour où je n'allais pas bien du tout et où vraiment je ne parvenais pas à faire de rimes)